DT2 : quels sont les patients les plus réticents à l’initiation de l’insuline ?
- Ngueta G & al.
- Diabetes Care
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
Une étude récente a montré que près de 4 patients diabétiques de type 2 (DT2) sur 10 avaient un équilibre glycémique sub-optimal. L’inertie thérapeutique notamment vis-à-vis de l’insuline en est l’une des causes. En effet, la crainte des hypoglycémies peut inciter certains patients à reculer face à l’initiation de ce traitement. Une étude américaine a caractérisé les sujets concernés. Ses résultats montrent que chez des adultes américains diabétiques de type 2 :
- Une tendance à la diminution de la prévalence des hyperglycémies très élevées (HbA1c>10% ou glycémie ≥300mg/dL) et de la réticence à l’initiation, entre les années 1999-2002 et 2015-2018 chez les sujets non-caucasiens.
- Les hommes d’origine non-caucasienne ainsi que ceux dont le DT2 a été diagnostiqué jeunes, ont un risque plus important de glycémie très élevée et de réticence à l’initiation d’un traitement par insuline.
- La pauvreté est associée à une glycémie très élevée mais pas à la réticence à l’initiation d’un traitement par insuline.
Ces données américaines ne sont pas réellement transposables à la population française. Elles mettent cependant en évidence des situations pour lesquelles la vigilance des professionnels de santé devrait être accrue.
Méthodologie
Cette étude a inclus des hommes et des femmes (non enceintes) âgés de 20 ans ou plus et atteints de diabète de type 2. Cinq vagues d’évaluation ont été réalisées afin d’améliorer la précision des estimations : 1999-2002, 2003-2006, 2007-2010, 2011-2014.
Principaux résultats
Sur les 8.816 adultes DT2 inclus dans cette étude, 39% étaient d’origine caucasienne, 50% âgés de 60 ans et plus et 22% avaient de très faibles revenus.
L’origine non caucasienne était associée pour les deux sexes à un risque plus important de glycémie très élevée et de réticence à l’initiation de l’insuline. Les hommes hispaniques avaient 5,1 fois plus de risque d’avoir une hyperglycémie très élevée et 2,3 fois plus de risque de ne pas initier un traitement par insuline malgré une glycémie très élevée. Les femmes ayant une tension artérielle normale étaient 37% à avoir à la fois une glycémie très élevée et à ne pas initier un traitement par insuline. Ce constat était retrouvé chez 34% des sujets qui avaient un IMC≥30 kg/m2 et 7% des hommes âgés de 20 à 40 ans.
Les faibles revenus favorisaient le risque de glycémie très élevée, mais pas de réticence à l’initiation de l’insuline (probablement du fait de la prise en charge des traitements). La prévalence ajustée à l’âge de l’hyperglycémie très élevée et de la réticence à l’initiation de l’insuline a diminué dans le temps, passant respectivement de 17% à 10% et de 13% à 4% entre 1999-2002 et 2015-2018.
Aucune association n’a été mise en évidence entre le statut marital, le niveau d’éducation, le tabagisme et la maladie rénale et l’hyperglycémie très élevée ou la réticence à l’initiation de l’insuline. Après ajustement sur l’âge, le sexe et l’origine ethnique, et par rapport aux individus qui n’avaient pas initié l’insuline, ceux qui l’avaient fait avaient eu une diminution de leur HbA1c moyenne dans le temps.
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