DT1 : quel est le bon timing pour réduire l’insuline basale avant un exercice physique ?

  • Roy-Fleming A & al.
  • Diabetes Metab

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les résultats d’une étude canadienne montrent qu’en dépit d’une réduction de l’insuline basale de 80% jusqu’à 40 minutes avant un exercice physique d’intensité moyenne (45 min à une VO2max de 60%), le risque d’hypoglycémie durant l’exercice reste très élevé.

Trois délais de réduction de l’insuline basale ont été évalués : une réduction 40 minutes ou 20 minutes avant l’exercice, ou une réduction au début de l’exercice physique. Bien qu’aucune différence statistiquement significative n’ait pu être mise en évidence, une tendance plus favorable a été observée concernant la réduction de l’insuline basale 40 minutes avant le début de l’activité physique. Les auteurs suggèrent donc de tester lors d’une prochaine étude une réduction plus importante de l’insuline basale (jusqu’à 100%), ou un délai d’une heure avant le début de l’exercice. 

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

L’activité physique fait partie intégrante de la prise en charge du diabète de type 1, car au-delà du bien-être qu’elle peut procurer, elle permet de diminuer le risque de mortalité prématurée, le risque cardiovasculaire et les besoins en insuline. En revanche, la crainte de l’hypoglycémie freine souvent cette population à la pratique d’une activité physique. S’il existe plusieurs stratégies de gestion de l’administration d’insuline avant un exercice physique, aucune méthode optimale ne se dégage. D’où ce nouvel essai évaluant trois délais de réduction de l’insuline basale avant un exercice physique. 

Méthodologie

Étude canadienne réalisée en simple aveugle, randomisée à trois bras, auprès d’adultes diabétiques de type 1 depuis plus d’un an et utilisant une pompe à insuline depuis plus de 3 mois. Alors que les participants devaient pratiquer une session d’activité physique de 45 minutes à 60% de la VO2max, 3 heures après un déjeuner standardisé, une réduction de 80% de leur insuline basale était effectuée, selon le bras considéré, 40 minutes (T-40) ou 20 minutes (T-20) avant le début de l’exercice ou au moment même du démarrage de l’activité physique (T0).

Principaux résultats

Au total, onze hommes et onze femmes ont terminé l’étude (âge moyen 40 ±15 ans, durée moyenne du diabète 23±13 ans, HbA1c moyenne 56,3 mmol/mol (7,3 ±1,0%) et VO2max 32,6 ±7,05 ml O2 kg-1min-1).

Bien que le temps passé en hypoglycémie (<4.0 mmol/L) durant l’exercice physique (critère principal d’évaluation) était inférieur dans le groupe T-40 (16±25%) par rapport au groupe T-20 (26±27%) et T0 (24 ±29%), aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence entre les trois groupes. De même, aucune différence statistiquement significative n’a été notée entre les trois stratégies en ce qui concerne le pourcentage de temps passé dans la zone glycémique cible (4.0-10,0 mmol/L) durant l’exercice physique (critère secondaire d’évaluation), respectivement 63 ±37% pour T-40, 66±25% pour T-20 et 65 ±31% pour T0.

Notons qu’une tendance favorable a été observée (aire sous la courbe plus faible pour les hypoglycémies, taux de glucose capillaire plus élevé au début de l’activité, moindre consommation de glucides (en extra) avant ou durant l’effort, et délai avant le premier épisode d’hypoglycémie plus long) lorsque la réduction de l'insuline basale de 80% était réalisée 40 minutes avant l’exercice physique par rapport aux deux autres groupes. 

Quoi qu’il en soit, ces résultats montrent que la réduction de l’insuline basale 40 minutes avant un exercice n’est pas une stratégie qui permet de réduire la survenue des hypoglycémies durant l’activité physique.

Principales limitations

Étude menée en simple aveugle, sur un faible effectif, présentant une forte diversité de profils patients en termes d’IMC, d’HbA1c, de durée du diabète et de besoin quotidien en insuline.