Douleurs neuropathiques périphériques : quel apport de la stimulation magnétique transcrânienne ?

  • Attal N & al.
  • Brain

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude française randomisée en double aveugle a comparé l’efficacité de 25 séances successives de stimulation magnétique transcrânienne (SMT) du cortex moteur ou du cortex préfrontal chez des patients souffrant de douleurs neuropathiques périphériques, par rapport à des procédures leurres. Elle montre que seule une procédure appliquée au niveau du cortex moteur améliore les symptômes, tandis que la même procédure appliquée au niveau du cortex préfrontal n’est pas supérieure aux bras contrôle, que ce soit sur l'intensité moyenne de la douleur, la qualité de vie, le sommeil ou le retour au travail des personnes traitées.

 

La SMT appliquée au niveau cortical est envisagée comme un traitement des symptômes associés aux douleurs neuropathiques périphériques. Mais s’il est décrit qu’elle aurait un effet antalgique à court terme, on manque de données de bonne facture relatives à l’intérêt de cette approche en termes de traitement régulier. Aussi, des chercheurs français ont initié une étude multicentrique visant à conduire une étude randomisée en double aveugle et contrôlée versus une SMT fictive chez des patients adultes.

Méthodologie

Les patients recrutés devaient avoir entre 18 et 75 ans et présenter des douleurs neuropathiques périphériques modérées ou plus (au moins 4 points sur une échelle cotée de 0 à 10) depuis au moins 6 mois. Ils ont été randomisés pour recevoir l'un des 3 bras de traitement : SMT du cortex moteur (SMTcm), SMT du cortex préfrontal dorsolatéral (SMTcpf) ou SMT leurre appliqué au niveau de l’une ou l’autre des zones corticales. Ensuite, le protocole de stimulation consiste en une série de 5 séances d’induction (1 par jour sur 5 jours consécutifs), suivie d’une phase d'entretien évolutive d’une séance hebdomadaire durant 3 semaines, 1 séance tous les 15 jours durant 6 semaines, et enfin une séance toutes les 3 semaines durant 12 semaines.

Principaux résultats

Au total, 149 patients ont été inclus et répartis dans l’un des groupes de l’étude.

L’intensité moyenne de la douleur était davantage diminuée par la SMTcm que la procédure leurre correspondante (interaction groupe x session : -0,048 ± 0,02 [-0,09 à -0,01],p=0,01) mais aucune tendance n’était observée concernant la procédure par SMTcpf.

Concernant les critères secondaires d’évaluation, l’intensité douloureuse maximale ressentie, la dimension sensorielle de la douleur et la fatigue étaient également plus faible dans le groupe SMTcm vs procédure leurre, à l’inverse de la SMTcpf. En revanche, aucun bénéfice en termes de qualité de vie, d’humeur ou de sommeil n’a été observée sous traitement actif au cours du temps.

Sur le plan de la tolérance, des maux de tête ont été rapportés chez 34,7% et 44,2% des patients sous SMTcm, SMTcpf et leurre respectivement (p=0,2)