Douleurs et fonctionnalité après arthroplastie de l’épaule : importance et les facteurs prédictifs
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- Dans la cohorte suivie dans cette étude, si la majorité des patients subissant une arthroplastie par prothèse de l’épaule inversée récupèrent une bonne fonctionnalité dans les 6 mois, certains restent avec des douleurs et une forte invalidité en postopératoire.
- Ainsi, 6 patients sur 10 qui n’atteignent pas un niveau satisfaisant de récupération à 3 mois ou à 6 mois restaient avec de faibles performances fonctionnelles à 2 ans.
- Pris individuellement, de fortes douleurs ou un fort handicap au niveau de l’épaule en préopératoire, des antécédents d’opération de l’épaule et la présence d’une pathologie cardiaque feraient plus que doubler le risque de faible performances fonctionnelles à 2 ans.
Pourquoi est-ce important ?
Si l’arthroplastie par prothèse d’épaule inversée permet à l’immense majorité des patients de récupérer rapidement une épaule non douloureuse et fonctionnelle, ce n’est pas le cas pour la totalité d’entre eux. Il était donc utile de s’intéresser à ce sous-groupe pour mesurer la fréquence de l’échec et identifier les facteurs de risque associés à cette moindre récupération.
Méthodologie
Cette étude rétrospective a inclus 292 patients provenant de différents centres, ayant subi une arthroplastie totale de l’épaule après diagnostic d’arthrose, d’arthropathie de la coiffe ou de déchirure de la coiffe des rotateurs et ayant une faible récupération après l’opération selon le score American Shoulder and Elbow Surgeons (ASES) : <20e percentile à 3 mois (<58 points) ou à 6 mois (<65 points). Ce score permet de mesurer la douleur et les limitations fonctionnelles de l’épaule, il est côté de 0 à 100 points, les scores bas correspondant à une douleur et un handicap importants. La mauvaise performance fonctionnelle à 2 ans était mesurée par le PASS (patient acceptable symptomatic state) et par un score ASES<77,3 points.
Principaux résultats
Au global, 85% des patients qui avaient une faible performance fonctionnelle de l’épaule à 3 mois et ceux qui la conservaient à 6 mois avaient toujours une faible performance fonctionnelle à 2 ans. Ceux qui avaient une faible performance à seulement l’un de ces deux points de suivi (3 ou 6 mois) étaient 61% à avoir une mauvaise performance à 2 ans.
La faible performance à 2 ans ne différait pas significativement en fonction du sexe, de l’indice de masse corporelle (IMC) ou des principales caractéristiques chirurgicales.
En revanche, plusieurs facteurs indépendants, prédictifs de la performance fonctionnelle à 2 ans ont été mis en évidence. Notamment des facteurs bénéfiques : absence d’hypertension (odds ratio (OR) 0,27 [0,13-0,57], p<0,001), absence de cimentation de la tige humérale (0,11 [0,01-1,18], p=0,037), présence d’un score ASES préopératoire faible (0,92 [0,87-0,97], p=0,002) et douleur subjective faible en préopératoire (0,73 [0,54-0,99], p=0,038). Et d’autres délétères : présence d’une maladie cardiaque (2,89 [1,24-6,77, p=0,011]) et antécédent de chirurgie de l’épaule (2,14 [1,06-4,30], p=0,031).
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