Douleur périopératoire chez les adultes plus âgés : repenser l’utilisation systématique de la gabapentine
- Univadis
- Clinical Summary
À retenir
- L’utilisation de la gabapentine en périopératoire pour la prise en charge de la douleur chez les adultes plus âgés augmente le risque de délire et d’autres résultats indésirables.
Pourquoi est-ce important ?
- Les adultes plus âgés sont de plus en plus nombreux à faire l’objet de chirurgies majeures.
- La gabapentine n’a que de faibles effets d’épargne des opioïdes.
Principaux résultats
- 12,3 % des patients ont reçu de la gabapentine dans les 2 jours ayant suivi leur chirurgie.
- Comparaison, dans l’analyse appariée selon les scores de propension, entre les utilisateurs de gabapentine et les non-utilisateurs :
- Délire :
- Incidence : 3,4 % contre 2,6 %.
- Risque relatif (RR) : 1,28 (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,23–1,34).
- Différence de risque (DR) : 0,75 (IC à 95 % : 0,61–0,89) pour 100 personnes.
- Nouvelle utilisation d’antipsychotiques :
- Incidence : 0,8 % contre 0,7 %.
- RR : 1,17 (IC à 95 % : 1,07–1,29).
- DR : 0,12 (IC à 95 % : 0,05–0,19) pour 100 personnes.
- Pneumonie :
- Incidence : 1,3 % contre 1,2 %.
- RR de 1,11 (IC à 95 % : 1,03–1,20).
- DR : 0,13 (IC à 95 % : 0,04–0,22) pour 100 personnes.
- Délire :
- Les groupes étaient similaires concernant les décès à l’hôpital.
- Le risque de délire associé à la gabapentine était plus élevé dans les sous-groupes :
- avec des comorbidités importantes, par rapport à des comorbidités faibles :
- RR : 1,40 contre 1,20.
- DR : 2,66 contre 0,41 pour 100 personnes.
- avec insuffisance rénale chronique, par rapport à sans :
- RR : 1,38 contre 1,26.
- DR : 1,97 contre 0,56 pour 100 personnes.
- avec des comorbidités importantes, par rapport à des comorbidités faibles :
Commentaire d’expert
- Dans un commentaire invité, la Dre Tasce Bongiovanni, titulaire d’un master en politique publique et d’un master en sciences de la santé, et ses collègues ont écrit : « Ces résultats devraient inciter les cliniciens à réfléchir avant de prescrire de la gabapentine à des populations de patients à haut risque, comme les adultes plus âgés. Plus globalement, ces nouvelles données probantes cliniques nous invitent à reconsidérer les voies de prise en charge multimodale de la douleur chez les adultes plus âgés, ce qui nécessitera des stratégies de prise en charge de la douleur sans opioïdes s’appuyant sur les données qui soient transposables dans la pratique clinique courante. »
Méthodologie
- Une étude de cohorte rétrospective aux États-Unis a porté sur 967 547 patients âgés de 65 ans ou plus faisant l’objet d’une chirurgie majeure sans utilisation de gabapentine en préopératoire.
- Critère principal : le délire.
- Financement : Instituts nationaux de la santé des États-Unis (National Institutes of Health, NIH).
Limites
- L’étude s’est basée sur des données administratives.
- Présence de facteurs de confusion résiduels et non mesurés.
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