Dose de rappel vaccinal : est-elle nécessaire en cas d’antécédent d’infection par le SARS-CoV-2 ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Alors que la Haute autorité de santé (HAS) préconise désormais une dose de rappel vaccinal contre le COVID-19 à partir de 40 ans, qu’en est-il des personnes ayant déjà été infectées par le SARS-CoV-2 ? Ce rappel est-il utile et recommandé ?
La HAS vient de rendre son avis sur cette question et distingue plusieurs cas de figure : les personnes ayant été infectées avant d’être vaccinées et n’ayant donc reçu qu’une seule dose et celles ayant été infectées après une vaccination, complète ou incomplète.
Infection AVANT d’avoir reçu une dose de vaccin : pas besoin de rappel
Chez les personnes ayant déjà été infectées par le SARS-CoV-2, une seule dose de vaccin est suffisante pour considérer que la primovaccination est complète. Cette dose permet d’augmenter le taux d’anticorps neutralisants produits après l’infection tout en diversifiant la réponse contre les variants, et cela avec un effet supérieur à celui observé après deux doses de vaccin chez les personnes non préalablement infectées. Cette vaccination post-infection peut alors être considérée comme un rappel vaccinal tardif qui joue le rôle de booster.
Par ailleurs, des études ont montré qu’une 2e dose administrée chez ces personnes 3-4 semaines après la première n'apporte pas d’avantage immunologique. Même de façon plus tardive, jusqu’à 16 semaines après la première, l’augmentation du taux d'anticorps est minime. « Cette deuxième dose n'est donc pas pertinente en matière de protection, car le taux d'anticorps préalable à ce « boost » est déjà élevé, avec une diversité importante ainsi qu’une décroissance lente de ces anticorps ».
Avec ces connaissances actuelles, la HAS maintient sa recommandation d’administrer une dose unique de vaccin chez les personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2, avec le vaccin Comirnaty® de Pfizer ou Spikevax® de Moderna (pleine dose), quel que soit leur âge, et cela 6 mois après l’infection.
Il est important de noter que si une 2e dose de rappel ne paraît pas utile pour le moment chez ces personnes, elle n’est toutefois pas contre-indiquée et peut être réalisée en cas de nécessité administrative, par exemple pour voyager à l’étranger.
Infection APRÈS avoir reçu 1 dose : seconde dose pour tout le monde 6 mois plus tard / infection APRÈS avoir reçu 2 doses : rappel (si éligible) 6 mois plus tard
Une infection survenant après une primovaccination complète peut être liée à :
- Une immunité insuffisante conférée par cette vaccination, par exemple vis-à-vis d’un nouveau variant,
- Une diminution de l’immunité conférée,
- L’inefficience de la réponse immunitaire mémoire.
Le délai de survenue des échecs vaccinaux graves observés en France suggère qu’ils résultent plutôt d’une immunité insuffisante induite par la primo-vaccination que d’une baisse d’immunité.
En attendant des données sur le statut immunologique des personnes infectées après vaccination, et dans un objectif de simplification, la HAS recommande :
- En cas d’infection après un schéma vaccinal complet : une dose additionnelle 6 mois après l’infection pour les personnes éligibles au rappel.
- En cas d’infection après une première dose (schéma vaccinal incomplet) : administration d’une seconde dose 6 mois après l’infection, quel que soit l’âge et quel que soit le délai de survenue de l’infection après cette première dose.
Bien entendu, cet avis est basé sur les connaissances actuelles et pourra évoluer selon les nouvelles données.
Il est important de préciser que ces recommandations ne concernent pas les personnes immunodéprimées pour lesquelles un travail spécifique est en cours.
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