Données sur l’efficacité et la tolérance du dolutégravir chez les enfants VIH
- Caroline Guignot
- Actualités Médicales
Messages principaux
- Une équipe parisienne a mené une étude rétrospective auprès d’une population pédiatrique infectée par le VIH.
- Le dolutégravir présente une efficacité et une tolérance comparable à celle de l’adulte.
- Des problèmes d’observance ont été observés chez les adolescents et nécessitent une approche spécifique.
L’OMS recommande l’utilisation du dolutégravir en première ligne chez les enfants infectés par le VIH et âgés de plus de 6 ans (>15 kg) du fait de sa haute barrière de résistance et de sa simplicité d’utilisation. Cependant, ces préconisations sont plus volontiers fondées sur une transposition de l’efficacité observée chez les adultes que sur des données issues d’études cliniques. En l’absence de tels travaux, une équipe de chercheurs et praticiens parisiens a analysé les données recueillies de façon rétrospective auprès de patients infectés depuis l’enfance et pour lesquels un traitement antirétroviral par dolutégravir avait été initié entre janvier 2014 et décembre 2017 à l’hôpital Necker-Enfants Malades (Paris). Cette analyse a rassemblé 109 sujets âgés de 5 à 25 ans.
Au sein de la cohorte recrutée, 91,7% des sujets étaient déjà traités et 66,7%, 54,9% et 56% des 5-11 ans, des 12-17 ans et des 18-25 ans étaient déjà sous suppression virologique (SV). Pour ceux qui étaient en échec virologique ou naïfs de traitement à l’inclusion (n=36 et n=9 respectivement), l’initiation du dolutégravir permettait d’atteindre une SV moyenne dans 77,8% des cas (88,9 et 75,0% chez les sujets déjà traités ou naïfs) et 78,8% présentaient une SV soutenue en fin de suivi, sans différence entre les classes d’âge.
Parmi les enfants qui étaient déjà sous SV, et qui avaient essentiellement débuté le dolutégravir dans un but de simplification thérapeutique, 92,1% présentaient une SV soutenue au cours du suivi moyen de 24 mois, avec 95,3% ayant supprimé leur virémie lors de la dernière visite, sans différence entre les classes d’âge.
Par ailleurs, la tolérance globale était comparable à celle rapportée chez l’adulte, et aucune mutation de résistance n’a été détectée.
En conclusion, les auteurs soulignent la nécessité de mesures adaptées pour optimiser l’observance du traitement auprès d’adolescents dont le traitement a été modifié : en effet, sept enfants en échec virologique ont pu présenter une charge virale <50 copies/mL grâce à des mesures spécifiques pour améliorer l’observance. Quoi qu’il en soit, ces résultats appuient les recommandations de l’OMS.
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