Données épidémiologiques du cancer en France : vers un système plus efficient
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
En France, l’augmentation de la population et son vieillissement, ainsi que les progrès diagnostiques se sont accompagnés d’une augmentation du nombre de nouveaux cas de cancer (+65% chez l’homme et +93% chez la femme entre 1990 et 2018). En revanche la mortalité par cancer a diminué sur la même période de 54% chez l’homme et 25% chez la femme. Les importants progrès réalisés au cours des dernières décennies ont contribué à accroître la prévalence en améliorant nettement le pronostic de certains cancers. En parallèle, les coûts dédiés à la prise en charge du cancer ont fortement augmenté.
L’incidence, la prévalence et la mortalité des cancers en France reposent sur des estimations calculées à partir de données collectées via les registres territoriaux, généraux et spécialisés du cancer. Ces données couvrent environ 24% de la population nationale. Bien que l’incidence soit maintenant établie pour 74 cancers, le fonctionnement des registres reste difficile du fait de la complexité du recueil des données et de la non pérennisation des ressources financières nécessaires.
Aujourd’hui, la récupération de données fiables et exhaustives reste difficile, lourde et chronophage. De fait, la publication des indicateurs ne peut survenir qu’avec 3 à 5 ans de retard. La nationalisation des données des registres pourrait simplifier le recueil des données en vue d’un rapport annuel et non tous les 5 ans.
Récemment, l’État a donné une forte impulsion pour développer la santé numérique afin de rentabiliser les dépenses pour le recueil de données essentielles. L’Académie nationale de médecine (ANM) a, de son côté, mis en place un groupe de travail pour mieux comprendre les bases de données du cancer actuellement disponibles en France et proposer des pistes d’amélioration. Elle incite à inclure les données du réseau français des registres des cancers portés par quatre acteurs (Francim, Service de Biostatistique – Bioinformatique des Hospices Civils de Lyon (HCL), Santé Publique France (SPF) et l’Institut National du Cancer (INCa) au sein du Health Data Hub, initiative nationale de recueil de données de santé.
L’ANM estime important de mettre en place un registre national du cancer bien défini juridiquement et conforme au Règlement Général de la Protection de Données. L’ANM propose que celui-ci soit hébergé à l’Institut National du Cancer et bénéficie d’un financement pérenne.
L’utilisation d’analyses statistiques de ces données via l’intelligence artificielle permettrait de mieux piloter la prise de décisions en santé publique.
Enfin, l’ANM propose d’inclure une dimension européenne à ce projet dans l’objectif d’une harmonisation globale.
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