Données encourageantes pour le masitinib dans les formes progressives de sclérose en plaques
- Vermersch P & al.
- Neurol Neuroimmunol Neuroinflamm
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une étude de phase 3 ayant comparé deux groupes parallèles chacun versus placebo montre que le masinitib, un inhibiteur de tyrosine kinase de plusieurs cellules de la neuroimmunité innée, est efficace contre les formes primaires progressives et les formes secondairement progressives non actives de sclérose en plaques (SEP-PP et SEP-SP).
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Sur le plan de la sécurité, la molécule serait principalement associée à des troubles digestifs, des rashs et des complications hématologiques.
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La molécule poursuit son programme de développement.
Pourquoi est-ce important ?
La plupart des médicaments qui ciblent la SEP bénéficient majoritairement aux formes récurrentes rémittentes de la maladie. On admet en effet de plus en plus que ce phénotype se distinguerait du phénotype progressif par son étiologie : le premier serait principalement dû à une activité dysimmunitaire adaptative, le second ayant en plus une suractivité de la neuroimmunité innée. Aussi, la mise à disposition de molécules ayant un effet bénéfique sur les formes progressives est attendue.
Méthodologie
Cette étude (AB07002) a recruté des patients de 18-75 ans atteints d’une forme de SEP-PP ou de SEP-SP sans rechute depuis au moins 2 ans, associée à un score EDSS (Expanded Disability Status Scale) compris entre 2,0 et 6,0.
Un groupe de patients a été randomisé (2:1) dans une comparaison masitinib 4,5 mg/kg/jour versus placebo, et un second groupe (2:1) dans une comparaison masitinib 6mg/kg/jour versus placebo pendant 96 semaines.
Le critère principal d’évaluation était l’évolution du score de progression du score EDSS.
Principaux résultats
Au total, l’étude a comparé 200 patients sous masitinib 4,5 mg/kg/jour versus 101 sous placebo et, 203 patients sous masitinib 6,0 mg/kg/jour versus 107 sous placebo (âge moyen 49-50 ans, 53-60% de femmes selon les groupes). La proportion de patients SEP-PP était comprise entre 40 et 45% selon les groupes.
À 96 semaines, le masitinib 4,5mg/kg/jour était associé à une aggravation du score EDSS moins importante que le groupe sous placebo (0,001 vs 0,098, p=0,026). En revanche, la différence n’était pas significative dans le groupe masitinib 6,0 mg/kg/jour, probablement parce qu’une amélioration inattendue du score a été observée dans le groupe placebo. L’effet était comparable dans les deux phénotypes de la maladie.
Le pourcentage de patients présentant une première progression de l'EDSS était de 17,1% sous masitinib 4,5 mg/kg/jour contre 30,7% sous placebo sur 96 semaines, soit une réduction significative de 42% du risque sous traitement (HR 0,58 [0,35-0,96], p=0,034).
Les évènements indésirables ont concerné 94,5% des patients sous masitinib contre 87,1% sous placebo, avec majoritairement des diarrhées, des rashs maculopapulaires, des nausées/vomissements, des œdèmes périphériques et un prurit. Le taux d’arrêt global ou pour manque d’efficacité était comparable dans les deux groupes. Enfin, les évènements indésirables graves ont concerné 21,1% des patients sous masitinib et 12,9% de ceux sous placebo. Les plus fréquents étaient des éruptions maculopapulaires, des érythèmes polymorphes, une élévation des gamma-GT, une neutropénie et un syndrome d'érythrodysesthésie palmo-plantaire.
Financement
L’étude a été sponsorisée par AB Sciences.
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