Dispositif MAIA : un bénéfice démontré sur les risques de réhospitalisation

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’articles
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Messages principaux

  • Une étude rétrospective menée dans l’Aube montre qu’une population de personnes âgées de 75 ans ou plus suivies par le dispositif MAIA (Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’Autonomie) ont un taux de réhospitalisation réduit à 30 jours, 90 jours et 12 mois, par rapport à des personnes qui ne bénéficient pas de ce suivi, appariées sur l’âge, le sexe, le score de Charlson et l’année d’hospitalisation.

  • Aussi, ces données, qui suggèrent un bénéfice du care management, invitent à conduire une étude prospective et nationale afin d’en confirmer les déterminants.

Les réhospitalisations non programmées peuvent concerner jusqu’à 20% des personnes âgées de plus de 75 ans, avec un risque associé de décès. Les MAIA sont des dispositifs de care management destinés aux plus de 60 ans en perte d’autonomie, visant notamment à renforcer la coordination des intervenants et favoriser le maintien à domicile. En l’absence d’évaluation de l’efficacité de ce dispositif, des chercheurs ont souhaité évaluer si le taux de réhospitalisation à 30 jours des patients était réduit grâce à l’accompagnement dédié.

Méthodologie

Les patients admis dans la MAIA de l’Aube entre janvier 2018 et octobre 2020 après un séjour hospitaliser ont été identifiés et leur devenir a été comparé à celui de personnes témoins hospitalisées dans les centres hospitaliers participants (CH de Troyes et Groupement hospitalier Aube-Marne), appariées individuellement sur l’âge, le sexe, l’indice de comorbidité de Charlson et l’année d’entrée.

Principaux résultats

Au total, 314 patients MAIA ont été analysés, dont 158 en milieu urbain et 156 en milieu non-urbain. L’âge moyen des patients était de 85 ans (86 ans pour la cohorte appariée). Ils vivaient plus souvent seuls et avaient plus souvent des troubles cognitifs que les personnes témoins appariées.

Les sujets MAIA qui avaient été hospitalisés respectivement au moins 1, 2 ou 3 fois avant l’entrée dans le dispositif étaient 71,0%, 52,9% (vs 55,1%) et 20,4% (vs 28,7%), ce qui était plus souvent l’apanage des patients urbains. Par ailleurs, le recours aux urgences sans hospitalisation avait concerné 40,8% d’entre eux (vs 17,1% des témoins).

Le risque de réhospitalisation à 30 jours était significativement plus faible parmi les patients MAIA (1,6% vs 19,5%, p<0,0001), y compris après ajustement sur la présence d’une infirmière à domicile et de troubles cognitifs (HR 0,19 [0,07-0,49], p=0,0001). Les conclusions étaient comparables à 90 jours (4,8% vs 35,8%, p<0,0001, soit HR 0,21 [0,12-0,38]), avec un taux légèrement plus élevé parmi les patients MAIA non urbains (5,8% vs 3,9%).

Au cours des 12 mois après la première hospitalisation, 56% des patients MAIA et 43,9% des patients MAIA n’avaient pas eu de nouvelle hospitalisation, et les autres avaient eu un nombre moyen de séjour hospitalier de 0,6 et 1,3 respectivement  (p<0,0001). En revanche, la durée moyenne du séjour de réhospitalisation était plus longue chez les patients MAIA que les patients non MAIA (20,9 vs 11 jours, p=0,005).