Dilatation des artères pulmonaires chez les personnes séropositives
- Caroline Guignot
- Medical News
La dilatation des artères pulmonaires serait fréquente chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), selon des résultats publiés récemment dans Journal of Infectious Diseases. Dans cette étude, des personnes séropositives (n=900) sous traitement de plus de 40 ans ont été recrutées et ont été appariées sur l’âge et le sexe à des sujets témoins non infectés (n=752), issues respectivement de l'étude COCOMO (Copenhagen Comorbidity in HIV infection) et de la Copenhagen General Population Study (CGPS). Les PVVIH étaient pour la plupart en bon état de santé général (n=887) et étaient sous thérapie antirétrovirale combinée (cART), avec une charge virale indétectable pour 847 d’entre eux. L'hypertrophie des artères pulmonaires était définie par tomodensitométrie, à partir du rapport entre le diamètre de l'artère pulmonaire à sa bifurcation et celui de de l'ORate ascendante (PA:A)>1.
L'âge moyen des patients était de 51 ans et 119 (13%) étaient des femmes. La prévalence de la dilatation était de 5% (n=44) chez les PVVIH et de 1,7% chez les sujets témoins (n=13).
Dans l'analyse non ajustée, la présence d’une dilatation était associée au jeune âge (OR 0,34 [0,24-0,47] par décennie supplémentaire, p<0,001), à l'obésité (OR 3,12 [1,37-7,12], p=0,007), à l'hypertension (OR 0,33 [0,15-0.69], p=0,004), à l’usage de drogues injectables (UDI, OR 4,40 [1,22-15,92], p=0,024), à un nadir du taux de CD4 <200/μL (OR 0,51 [0,26-1,00], p=0,050) et à une réplication virale détectable (OR 3,37 [1,34-8,46], p=0,010). En revanche, cette dilatation n'était pas associée au sexe féminin, au tabagisme actuel ou passé, à la limitation du débit d'air par spirométrie et/ou à la présence d’un emphysème, ou à l'utilisation de drogues autres qu’injectables.
Dans l’analyse de régression ajustée, l'âge inférieur (ORa 0,29 [0,20-0,43] par décennie supplémentaire, p<0,001), l'obésité (ORa 4,33 [1,76-10,65], p=0,001), des antécédents d’infection VHC (ORa 3,84 [1,03-11,66], p=0,026) et l'UDI (ORa 4,90 [1,00-18,46], p=0,027) étaient associées à une probabilité plus élevée de présenter une valeur PA:A>1. La séropositivité VIH était à la limite de la significativité.
Dans l'analyse de sensibilité utilisant une valeur diagnostique supérieure (PA:A>1,08), l'obésité et le VHC n'étaient plus associés à l’hypertrophie. Concernant ce dernier point, il peut exister un facteur de confusion dans l’association VHC et rapport PA:A liés à l’UDI, ou à des facteurs liés à cet usage l'UDI.
Il est donc important d’être vigilant concernant le risque de dilatation des artères pulmonaires chez les personnes VIH obèses.
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