Diabète de type 2 et déclin cognitif

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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Une problématique fréquente 

La prévalence du diabète de type 2 continue à augmenter à travers le monde. Alors qu’en 2017, 8,4% de la population mondiale était concernée par cette pathologie, les projections suggèrent que sa prévalence pourrait atteindre 10% en 2045. Aux États-Unis, environ 16% des sujets diabétiques de 65 ans et plus et 24% de ceux âgés de 75 ans et plus auraient une démence. En France, les troubles cognitifs concerneraient 29% des sujets diabétiques âgés entre 75 et 79 ans. 

Quel est le sur-risque ? 

L’auteur rappelle que le risque de démence serait multiplié par environ 2 chez les sujets diabétiques. 

Plusieurs mécanismes en jeu

L’augmentation de la résistance à l’insuline, du stress oxydatif et de la production de produits terminaux de la glycation, les atteintes macro- et micro-cérébrovasculaires et l’inflammation chronique sont parmi les facteurs les plus souvent cités favorisant les altérations de la fonction cognitive chez les sujets diabétiques.

Si un taux de glycémie élevé est un facteur de risque de démence, suggérant un effet glucotoxique direct sur le cerveau, un état prédiabétique (HbA1c entre 5,7 et 6,4% versus <5,7%) a également été associé à une augmentation du risque de déclin. Enfin, le déclin cognitif augmente aussi avec la fréquence des hypoglycémies chez les sujets diabétiques ou non diabétiques.

Quelles conséquences ?

Pour des raisons évidentes, le déclin de la fonction cognitive a non seulement des conséquences sur la qualité de vie du patient et de son entourage, mais également sur ses capacités à prendre en charge sa maladie : respect des traitements, exécution de leurstâches d’administration et de contrôle de la glycémie, respect des mesures hygiéno-diététiques. Les sujets diabétiques âgés ont d’ailleurs une augmentation du risque d’hypoglycémie, et de fragilité. Un nouveau terme a récemment été approuvé au niveau international : « la fragilité cognitive » qui associe à la fois la notion de fragilité et de troubles cognitifs chez un même individu, suggérant des processus en partie communs, notamment vial’inflammation et le stress oxydatif.

Considérer la fonction cognitive dans les essais cliniques

L’impact des troubles cognitifs sur le contrôle du diabète représente un challenge de taille pour les soignants. Et il serait important d’évaluer l’impact des traitements hypoglycémiants sur les troubles cognitifs à travers des essais cliniques spécifiques.