Diabète de type 2 : comment expliquer l’impact d’une insulinothérapie intensive à court terme ?

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Les résultats post test oral de tolérance au glucose montrent qu’une insulinothérapie intensifiée durant 4 semaines en phase précoce de diabète de type 2, améliorerait la fonction des cellules bêta, réduirait l’insulino-résistance et la glucagonémie, diminuerait la réponse du GIP (glucose-dependent insulinotropic peptide) mais ne modifierait pas la sécrétion de GLP-1 (glucagon-like peptide-1). Ainsi, contrairement à ce que peuvent suggérer d’autres études, le bénéfice à court terme d’une insulinothérapie intensive ne passerait pas par un impact sur la sécrétion de GLP-1.

Pourquoi est-ce important ?

Certaines études suggèrent que l’insulinothérapie intensive sur une courte période (2-4 semaines) en début de diabète de type 2 pourrait améliorer la fonction des cellules bêta, réduire l’insulino-résistance et permettre à certains patients de connaître une rémission, au moins momentanée, de leur diabète. Cependant les mécanismes bénéfiques sur le métabolisme ne sont pas totalement élucidés, la piste du GLP-1 était évoqué par certaines études, il était intéressant de l'explorer.
Principaux résultats

  • Au global, 63 sujets ont été inclus (âge moyen 59 ans, HbA1c à l’inclusion 6,8 ±0,7%, durée moyenne du diabète 3,0±2,1 ans) et ont reçu une insulinothérapie intensifiée durant 4 semaines (détemir en basal et asparte avant les repas).
  • Le traitement par insulinothérapie intensive a amélioré le contrôle glycémique (glycémie à jeun, HbA1c), réduit l’IMC, et a amélioré la fonction des cellules bêta (ISSI-2 moyen 179 vs 189, p=0,02) et l’insulino-résistance (HOMA-IR : 4,0 vs 2,9, p<0,001).
  • L’insulinothérapie a réduit l’aire sous la courbe (ASC) du glucagon (24,0±12,6 vs 18,7±9,6, p<0,001), et du GIP (859 vs 718, p=0,02), mais n’a pas eu d’impact sur l’ASC du GLP-1.

Méthodologie

  • Étude ayant permis de mesurer la concentration en GLP-1, GIP et glucagon à travers l’aire sous la courbe après un test de tolérance au glucose chez des patients ayant reçu durant 4 semaines un traitement intensif par insuline.
  • La fonction des cellules bêta a été explorée en mesurant la sensibilité à l’insuline (Insulin Secretion-Sensitivity Index-2 ou ISSI-2) et l’insulino-résistance (Homeostasis Model Assessment ou test HOMA-IR).
  • Les sujets inclus devaient être en phase précoce de diabète de type 2.

Principales limitations

  • La réponse des incrétines a été mesurée après test oral de tolérance au glucose et non pas en évaluant l’absorption de repas à travers la journée.

Financement

  • Étude financée par un fond d’investissement pour la recherche de Novo Nordisk.