Diabète de type 2 : la protéinurie pourrait-elle être un facteur de risque indépendant d’évènements cardiovasculaires ?

  • Soejima H & al.
  • J Cardiol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Une étude japonaise montre que la protéinurie pourrait être considérée comme un facteur indépendant d’événements cardiovasculaires chez les patients diabétiques sans antécédent d’événement cardiovasculaire et suivis durant 10 ans. Sa détection par bandelette est aisée à réaliser, peu coûteuse et pourrait en faire un marqueur simple d’évaluation du risque cardiovasculaire chez le sujet diabétique en routine. Cependant, ces premiers résultats ne sont pas suffisamment robustes et nécessitent d’autres analyses pour le confirmer.

Protocole de l’étude

JPAD (Japanese Primary Prevention of Atherosclerosis with Aspirin for Diabetes) est un essai mené entre 2002 et 2008 visant à évaluer l’efficacité de faibles doses d’aspirine en prévention cardiovasculaire primaire chez des sujets diabétiques de type 2. Ces individus ont ensuite été suivis jusqu’en 2015. L’ensemble des sujets qui avaient des données de protéinurie dès l’inclusion ont été répartis en deux groupes, un groupe avec protéinurie (n=446) et sans protéinurie (n=2.048), en fonction du résultat à la bandelette urinaire. La comparaison du nombre d’événements cardiovasculaires entre ces deux groupes au cours du suivi a ensuite été réalisée.

Principaux résultats

Au cours du suivi médian de 10,3 ans, 332 patients ont eu un premier événement cardiovasculaire (dont 136 événements vasculaires cérébraux et 54 un syndrome coronarien aigu). Ainsi, l’incidence des événements cardiovasculaires était augmentée de 75% (p<0,0001) entre les sujets qui avaient une protéinurie par rapport à ceux qui n’avaient pas de protéinurie. Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’IMC, des taux d’HbA1c, la durée du diabète et le taux de filtration glomérulaire estimé, les analyses ont montré que la protéinurie pouvait être considérée comme un facteurs de risque cardiovasculaire indépendant chez les diabétiques de type 2 sans antécédents cardiovasculaires préalables.

Principales limitations

Cette étude a été menée pour évaluer l’efficacité de faible dose d’aspirine sur la prévention cardiovasculaire et non la valeur pronostique de la protéinurie. Par ailleurs, le nombre d’événements cardiovasculaires relatés était faible, et le taux de protéinurie n’a été mesuré qu’à l’inclusion. De fait, ces résultats méritent des études complémentaires pour être confirmés.