Diabétologues, cardiologues ou néphrologues : qui prescrit le plus les inhibiteurs des SGLT-2 aujourd’hui ?

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À retenir

  • Une nette augmentation des prescriptions d’inhibiteurs du SGLT-2 par les cardiologues et les néphrologues canadiens entre 2015 et 2021 reflète la prise en considération par les praticiens des preuves accumulées concernant l’efficacité de cette classe sur la fonction cardiaque et rénale et les recommandations internationales sur le sujet.
  • Une prescription sur 6 concernant cette classe émanerait d’un médecin généraliste ou médecin de famille, et le pourcentage de prescription de cardiologues et de néphrologues n’aurait cessé d’augmenter sur la période considérée.

Pourquoi est-ce important ?

Des recommandations cliniques soulignent l’intérêt de prescrire des inhibiteurs du SGLT-2 pour leurs bénéfices cardiovasculaires et rénaux, que le patient soit diabétique de type 2 ou non. En dehors de leur efficacité sur le contrôle glycémique, ces traitements ont également un intérêt sur la fonction rénale (en réduisant la pression intra-glomérulaire aboutissant à la stabilisation du débit de filtration glomérulaire estimé) et des bénéfices sur la fonction cardiaque, même s’ils ne sont pas encore finement décrits à ce jour. Par ailleurs, cette classe de traitement a été associée à une réduction de la pression artérielle, de l’uricémie et du poids, paramètres importants pour la fonction rénale et cardiaque.

Ces traitements ont aussi été associés à des risques d’acidocétose diabétique et d’infections génitales chez les sujets diabétiques ou non.

Ces données canadiennes ne sont pour autant pas forcément applicables à la France.

Méthodologie

À partir des données de prescription obtenues par 6.500 pharmacies de ville canadiennes, les auteurs ont évalué les tendances de prescription globale des inhibiteurs du SGLT-2 à l’ensemble de la population canadienne, entre 2015 et 2021 pour six types de prescripteurs (médecins généraliste sou médecins de famille, endocrinologues, cardiologues, néphrologues, internistes et autres spécialistes). Ces 6.500 pharmacies représentent environ les deux tiers de l’ensemble des officines de villes sur le pays.

Principaux résultats

Entre 2015 et 2021, les prescriptions des inhibiteurs de SGLT-2 montrent une augmentation des prescriptions par tous les prescripteurs. Plus de 60% des inhibiteurs seraient prescrits par des médecins généralistes. Le pourcentage de prescription émanant des endocrinologues aurait eu tendance à diminuer sur la période de l’étude (-10,8%). En revanche, le pourcentage de prescriptions venant des cardiologues aurait fortement augmenté (+44,1%).

Si leur taux de prescriptions a également progressé chez les néphrologues (+12,4%), la différence entre 2015 et 2021 n’était pas statistiquement significative.

Plusieurs types de changements ont pu être constatés chez les cardiologues et les néphrologues, notamment en ce qui concerne les doses de traitement et la nature de la molécule prescrite. La canagliflozine a été particulièrement prescrite durant les premières années de l’étude puis a globalement diminué dans le temps. L’empagliflozine n’a cessé d’augmenter pour atteindre 60% des prescriptions de cette classe en 2021. La dapagliflozine est restée globalement stable dans le temps.

Le pourcentage de prescriptions à haute dose est resté stable quelle que soit la molécule.