Diabète et gonarthrose : le contrôle glycémique au cœur de ce duo

  • Nathalie BARRÈS
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Le diabète, mais également le mauvais contrôle et la durée du diabète, sont des facteurs de risque de gonarthrose symptomatique même après ajustement sur des facteurs confondant comme l’âge et l’indice de masse corporelle.
  • Cette étude souligne qu’il pourrait exister un phénotype d’arthrose induite par le diabète.
  • Les mécanismes potentiels et l’implication pour la santé des personnes âgées nécessitent dorénavant d’être mieux cernés.

Pourquoi est-ce important ?

De plus en plus de données indiquent que l’hyperglycémie pourrait avoir un impact sur l’articulation du genou et par voie de conséquence sur le risque de gonarthrose. Pour la première fois, une étude documente l’importance de la relation entre ces deux paramètres.

Méthodologie

Cette étude prospective a évalué l’association entre le contrôle glycémique et le risque d’arthrose symptomatique du genou au sein d’une cohorte communautaire de personnes âgées vivant dans différentes provinces chinoises. Les analyses portent sur 10.730 personnes sans arthrose du genou à l’inclusion. Un mauvais contrôle glycémique était défini par un taux d’HbA1c ≥7% chez les sujets souffrant de diabète de type 2. 

Principaux résultats

L’âge moyen des participants était de 58 ans (52% de femmes). Au cours du suivi médian de 5 ans, 1.089 sujets ont reçu un diagnostic d’arthrose du genou, dont 108 chez des individus atteints de diabète et 971 non diabétiques.

Les analyses ont montré que les sujets diabétiques, quel que soit leur taux d’HbA1c, avaient un risque accru de 38% de souffrir de gonarthrose par rapport aux sujets non diabétiques (hazard ratio (HR) 1,38 [1,14-1,67]). Les patients diabétiques dont les taux d’HbA1c étaient <7% n’avaient pas de sur-risque significatif de développer une gonarthrose. En revanche, les patients qui avaient une HbA1c ≥7%, avaient 57% de risque supplémentaire de développer une gonarthrose (HR 1,57 [1,22-2,02]).

Avoir un diabète, quelle que soit la valeur d’HbA1c, était un facteur de risque de gonarthrose même après ajustement sur des facteurs potentiels tels que l’âge ou l’indice de masse corporelle (IMC) (HR 1,32 [1,09-1,61]). Les personnes qui avaient un diabète ancien (≥5 ans) étaient également plus à risque de gonarthrose que celles qui avaient un diabète diagnostiqué depuis moins de 5 ans (HR 1,49 [1,02-2,17]).

Aucune modification spécifique n’a été observée après ajustement sur le sexe, l’âge à l’inclusion, l’IMC et le statut tabagique chez les patients diabétiques ayant une HbA1c <7% ou ≥7%.

Des analyses complémentaires ont été réalisées pour considérer la prise de poids durant le suivi de l’étude : les tendances étaient similaires, avec une augmentation de 29% du risque de gonarthrose (HR 1,29 [1,05-1,73]).