Diabète de type 2 : l’insuline icodec hebdomadaire fait-elle aussi bien que le dégludec quotidien chez les sujets naïfs ?

  • Caroline Guignot
  • Actualités Congrès
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À retenir

  • L’étude de phase 3 ONWARDS 3 montre que l’insuline icodec est non-inférieure à l’insuline degludec en ce qui concerne la réduction de l'HbA1c à 26 semaines par rapport à l’inclusion, chez les patients diabétiques de type 2 mal contrôlés par antidiabétiques oraux. La supériorité a même été testée et confirmée.
  • Les modifications de la glycémie à jeun et du poids corporel à la semaine 26 étaient similaires dans les deux groupes de traitement, mais les épisodes d'hypoglycémie étaient numériquement plus élevés dans le groupe icodec, même si ce chiffre restait faible dans les deux groupes.
  • « Dans la pratique clinique, le faible bénéfice glycémique supplémentaire et la commodité de l'administration une fois par semaine doivent être mis en balance avec le faible risque absolu d'hypoglycémie » précisent les auteurs qui remarquent qu’ « une évaluation plus poussée des données de surveillance continue du glucose provenant d'autres essais ONWARDS pourrait clarifier ces résultats ».

Pourquoi est-ce important ?

L’insulinothérapie peut être nécessaire au cours de la progression du diabète de type 2. Le développement de formules à longue durée d’action comme l’insuline icodec, dont la demi-vie est d’environ une semaine, peut être utile pour réduire la fréquence des administrations et donc améliorer l’adhésion au traitement. Plusieurs études inscrites dans le programme de développement ONWARDS ont décrit une efficacité et une sécurité comparable à celle de l’insuline dégludec quotidienne, chez des patients déjà traités par l’insuline. L’étude ONWARD 3 présentée était consacrée aux seuls patients diabétiques de type 2 mal équilibrés sous traitement antidiabétique oral.

Méthodologie

ONWARDS 3 est une étude de phase 3 internationale, randomisée en double aveugle qui a recruté des adultes atteints de diabète de type 2, naïfs d'insulinothérapie, et qui avaient un taux d'HbA1c compris entre 7,0% et 11,0% (53-97 mmol/mol) malgré un traitement antidiabétique oral. Après une période de screening de 2 semaines, les patients éligibles ont été randomisés (1:1) entre le traitement par icodec hebdomadaire avec administration d’un placebo quotidien d’une part, et un traitement par degludec quotidien avec administration d’un placebo hebdomadaire pendant 26 semaines d’autre part, avec une période finale de 5 semaines de suivi. Le traitement antidiabétique oral était maintenu à la même dose qu’auparavant hormis les sulfonylurées et les glinides dont la posologie, s'ils étaient utilisés, pouvait être réduite de 50%. Les doses d’insuline ont été ajustées chaque semaine sur la base d’automesure de glycémie à jeun le matin. Le principal critère d'évaluation était la variation de l'HbA1c entre l’inclusion et la 26semaine.

Principaux résultats

Au total, 588 patients ont été inclus et randomisés dans les deux bras de l’étude (âge moyen 58,5 ans, 68% d’hommes) : les principaux traitements prescrits à l’inclusion étaient la metformine (90% des patients), les sulfonylurées (entre 43 et 45% selon le groupe) et les inhibiteurs de SGLT2 (entre 32 et 40%).

À l’issue des 26 semaines, le taux moyen d’HbA1c avait diminué de 8,6% à 7,0% dans le groupe icodec et de 8,5% à 7,2% dans le groupe dégludec, soit une non-infériorité vérifiée et une supériorité confirmée (p=0,002). La glycémie à jeun a diminué en moyenne de 54 mg/dl dans chaque groupe, sans différence entre les deux. L’évolution du poids corporel durant l’étude était comparable entre les deux groupes (2,8 kg vs 2,3 kg, p=0,17) et, in fine, la posologie hebdomadaire moyenne d’insuline administrée à l’issue des 26 semaines était de 2,4 UI/kg et de 2,2 UI/kg dans les deux groupes, sans différence statistique entre les deux.

En termes de tolérance, le taux combiné d'hypoglycémies de niveau 2 ou 3 était comparable dans le groupe icodec et dans le groupe dégludec jusqu’à la semaine 31 (0,31 contre 0,15 événement par patient-année, p=0,17), mais il était statistiquement plus élevé dans le groupe icodec jusqu’à la la semaine 26 (0,35 vs 0,12 événement par patient-année, p=0,01).

Principales limitations

La durée de l’étude reste réduite et nécessite des études prolongées. La mesure de la glycémie n’a pas été menée en continu.

Financement

L’étude a été sponsorisée par NovoNordisk.