Développement neurocognitif normal chez les adolescents ayant eu une infection à VIH périnatale qui sont sous TAR

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Messages principaux

  • Les adolescents ayant eu une infection à VIH périnatale (IVIHP+) qui sont sous traitement antirétroviral d’association (TARa) et qui arrivent à l’âge adulte affichent un développement de la cognition globale dans le temps semblable à celle de leurs pairs en bonne santé (adolescents VIH négatifs).
  • Comparativement aux témoins en bonne santé, le quotient intellectuel (QI) des IVIHP+ est inférieur à la première évaluation, mais augmente significativement avec le temps.
  • Les adolescents IVIHP+ affichent un retard dans le domaine du fonctionnement exécutif. Plus le TARa a été instauré à un âge avancé, plus ce retard s’intensifie.

 

Une atteinte cognitive a été signalée chez les enfants IVIHP+ sous TARa comparativement aux témoins en bonne santé, mais certaines études laissent envisager l’absence de différences dans le développement cognitif. Il est difficile de tirer une conclusion en raison des facteurs de confusion à prendre en compte et des différences dans les âges et la durée du suivi.

L’étude NOVICE (Centre médical universitaire d’Amsterdam, Pays-Bas) a montré une atteinte cognitive significative chez les enfants IVIHP+ sous TARa (13,4 ans [ET 2,8]) comparativement aux témoins VIH- appariés pour l’âge, le sexe, l’origine ethnique et la situation socio-économique (SSE). Une deuxième évaluation chez les mêmes adolescents a été réalisée (après 4,6 ans) dans le but d’examiner l’effet de l’infection à VIH et de l’exposition au TARa sur le développement cognitif.

La deuxième évaluation portait sur 21 IVIHP+ et 23 VIH-. Les sujets étaient semblables en matière d’âge, de sexe, d’origine ethnique et de SSE.

Les auteurs ont réalisé une batterie de tests cognitifs standardisés et ont comparé les trajectoires cognitives entre les groupes à l’aide de modèles mixtes linéaires. Comparativement aux VIH-, le QI des IVIHP+ a augmenté significativement plus dans le temps (coefficient bêta d’interaction groupe-temps ajusté : 6,02 ; P = 0,012) et, ainsi, la différence entre les groupes (QI inférieur chez les IVIHP+ à la première évaluation) a été neutralisée.

Dans le domaine du fonctionnement exécutif, les IVIHP+ affichaient une évolution défavorable significative dans le temps comparativement aux VIH- (groupe*temps score z -1,43 ; P < 0,001).

Les variations dans le temps dans les domaines de la vitesse de traitement, de la capacité d’apprentissage, de la mémoire de travail et de la fonction oculomotrice n’étaient pas statistiquement différentes entre les groupes.

L’exploration des associations entre la maladie et les facteurs en lien avec le traitement a montré que ceux ayant amorcé le TARa plus tard avaient une plus grande déviation dans le fonctionnement exécutif (score z -0,13 ; P = 0,043).

Enfin, le nombre de participants classés comme ayant une atteinte cognitive n’était pas statistiquement différent entre les groupes, selon l’analyse par comparaison normative multivariée.

Limites : Cette étude a été réalisée dans un seul centre ; tous les participants à la cohorte NOVICE n’ont pas donné leur consentement à la deuxième évaluation ; différents antécédents migratoires entre les groupes ; neuropsychologues différents entre la première et la deuxième évaluation.