Deux régimes alimentaires sont liés à une mortalité plus faible chez les survivantes d’un cancer du sein

Pourquoi est-ce important ?

• Les voies inflammatoires, insulinémiques et œstrogéniques ont été associées à l’apparition du cancer du sein.
• Il s’agit de la première étude à examiner trois régimes alimentaires qui exploitent les mécanismes biologiques de la pathogenèse du cancer du sein.
• Les résultats suggèrent que l’observance à long terme de régimes antidiabétiques et anti-inflammatoires « pourrait être un moyen d’améliorer le pronostic des survivantes d’un [cancer du sein] », écrivent les auteurs.

Méthodologie

• Une étude de cohorte prospective a porté sur 318 686 femmes sans cancer du sein recrutées dans 9 pays (Allemagne, Danemark, Espagne, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) entre 1992 et 2000.
• Au total, 13 270 cas incidents de cancer du sein dans cette cohorte ont été suivis pendant une durée moyenne de 8,6 ans après le diagnostic et ont été inclus dans cette analyse.
• L’observance de régimes antidiabétiques (fibres contenues dans les céréales, café, fruits à coque et autres aliments ayant un indice glycémique plus faible), anti-inflammatoires (aliments et nutriments qui n’augmentent pas les cytokines inflammatoires telles que l’interleukine 10 [IL-10], le facteur de nécrose tumorale-alpha et la protéine C réactive) et anti-œstrogéniques (aliments qui réduisent le niveau d’œstradiol non conjugué) a été évaluée par un questionnaire sur la fréquence alimentaire à l’inclusion.
• Critères d’évaluation principaux : la mortalité toutes causes confondues chez les survivantes d’un cancer du sein et la mortalité spécifique au cancer du sein.
• Financement : Fondation scientifique de l’Association espagnole contre le cancer (AECC) ; autres.

Principaux résultats

• Une observance plus élevée d’un régime antidiabétique avant le diagnostic a été associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues chez les survivantes d’un cancer du sein :
  • Comparaison entre le quartile 4 et le quartile 1 de l’observance : rapport de risque (RR) de 0,78 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % : 0,68–0,90, soit un risque 22 % plus faible. 
  • Lorsqu’elle a été analysée de manière continue plutôt que de manière catégorielle, la réduction du risque était de 8 % pour chaque augmentation de l’écart-type (ET) du score d’observance (RR[1-ET] : 0,92 ; IC à 95 % : 0,87–0,96).
  • Aucune association n’a été observée avec la mortalité spécifique au cancer du sein.
• Une observance plus élevée d’un régime pro-inflammatoire avant le diagnostic n’a été associée qu’à un risque plus élevé de mortalité toutes causes confondues lorsqu’elle a été analysée de manière continue :
  • Comparaison entre le quartile 4 et le quartile 1 de l’observance : RR de 1,05 ; IC à 95 % : 0,90–1,22, soit une augmentation non significative. 
  • Lorsqu’elle a été analysée de manière continue plutôt que de manière catégorielle, l’augmentation du risque était de 6 % pour chaque augmentation de l’ET du score d’observance (RR[1-ET] : 1,06 ; IC à 95 % : 1,00–1,12).
  • Aucune association n’a été observée avec la mortalité spécifique au cancer du sein.
• Une observance plus élevée d’un régime anti-œstrogénique avant le diagnostic n’a été associée ni à la mortalité toutes causes confondues ni à la mortalité spécifique au cancer du sein.

Limites

• Il s’agit d’une méthodologie observationnelle.
• Aucune information sur les régimes alimentaires après un diagnostic de cancer du sein.