Des stages d’activité physique intense efficaces contre la maladie de Parkinson
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
« La littérature scientifique et des expériences, menées aux Pays-Bas, en Italie et au Canada notamment, valident une forme de prise en charge (des malades atteints de la maladie de Parkinson) par la répétition d’exercices de manière contraignante sur des temps brefs », explique le Dr Maxime Cheminon, (médecine physique et réadaptation, hôpital Henri Gabrielle, Hospices civils de Lyon – HCL). Le programme SIROCCO, conçu par des médecins des HCL, propose une autre approche : des stages intensifs de cinq semaines (du lundi au vendredi), regroupant sept ou huit patients, comportant des exercices physiques (5 à 6 heures de rééducation par jour), associés à un accompagnement par des professionnels de santé de disciplines diverses : médecins, kinés, ergothérapeutes, moniteurs d’activité physique adaptée, orthophonistes, psychologues… Sont également au programme des activités cognitives variées (écriture, chant, théâtre …) et des ateliers abordant les différents aspects de la maladie (mécanismes, symptômes, nutrition, psychologie, troubles vésico-sphinctériens).
Depuis son lancement en 2014, le programme SIROCCO a été suivi par plus de 300 patients. En moyenne, 75% d’entre eux, quel que soit leur âge, continuent à en ressentir les effets bénéfiques un an après leur stage (capacité à répondre au téléphone, monter des étages, aller faire des courses, etc).
Les Dr Teodor Danaila et Maxime Cheminon ont soumis 15 patients (au lieu de 25 prévus avant l’épidémie de Covid-19) à des examens de spectroscopie cérébrale en infrarouge lors de leur marche dans différentes situations, cinq semaines avant le stage, juste avant le stage et à la fin du stage. Les résultats, publiés dans la revue Parkinsonism & Related Disorders, sont « spectaculaires », explique le Dr Danaila : « La maladie de Parkinson amorce, au niveau du lobe frontal du cerveau, une sorte de vieillissement très précoce. Sur les patients SIROCCO, nous avons vu ces mécanismes s’inverser, comme si les patients avaient quelques années de moins, voire 10 ou 15 ans de moins. »
L’objectif est à présent de conforter ces résultats. Une étude a été lancée, portant sur 60 patients divisés en deux groupes : 30 participants au programme SIROCCO et 30 effectuant une rééducation simple, à domicile. Si ses résultats sont positifs, les perspectives peuvent même s’élargir : l’activité physique intense peut être envisagée comme « un levier contre le vieillissement de l’ensemble de la population, » par exemple, au moyen de stages pour des personnes en bonne santé âgées de 50 à 60 ans.
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