Des signatures métaboliques de la fragilité des personnes âgées

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Chez les personnes âgées, la fragilité est liée au déclin des fonctions physiologiques. Elle est un facteur essentiel de la gravité des pathologies chroniques. Sa prévention pourrait être améliorée si les cliniciens disposaient d’indicateurs permettant d’évaluer un état de santé prédictif de sa survenue prochaine (état de préfragilité). C’est à cette tâche que s’est attachée une équipe de l’INRAE (Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement - Université Clermont Auvergne), en se basant sur une cohorte de 1.250 personnes âgées issues de 5 pays européens (étude NU-AGE).

Parmi elles, 212 ont été incluses, définies comme étant non fragiles ou préfragiles selon les critères habituels (endurance, rapidité, force du poignet, etc). Chez chacune d’elles, un échantillon de sérum sanguin a été prélevé le jour de leur inclusion puis un an plus tard, et analysé extensivement. Plusieurs modèles de préfragilité ont été obtenus en associant différents métabolites (dont la plupart ne sont pas d’utilisation courante) et en tenant compte de l’évolution clinique sur un an. Le meilleur modèle inclut 4 métabolites, différents pour chaque sexe, avec un statut correctement prédit chez les hommes (AUC – aire sous la courbe – 0,93 [0,87-1]) comme chez les femmes (AUC 0,94 [0,87-1]). Un autre modèle est capable de prédire l’évolution d’un état de préfragilité en utilisant 3 métabolites différents chez les hommes et les femmes, avec une bonne performance chez les hommes (AUC 0.82 ; [0.72–0.93]) et très bonne chez les femmes (AUC 0.92 [0.86–0.99]).

Pour les auteurs, ces résultats ouvrent la voie à un suivi des états pré pathologiques par des « signatures » métaboliques, utilisant des combinaisons d’indicateurs.