Des mesures concrètes pour réduire la pollution aux particules fines
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Chaque année en France, la pollution atmosphérique aux particules fines entraîne le décès d’environ 40.000 personnes par maladies cardiovasculaires ou respiratoires, pour un coût annuel estimé à 100 milliards d’euros. Des politiques publiques de lutte contre cette pollution ont été mises en place, mais sans évaluation préalable de leur futur impact sanitaire ou économique. C’est pour remédier à cette lacune qu’a été conçu le projet MobilAir par une équipe pluridisciplinaire associant le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l’INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l’environnement), l’Université Grenoble Alpes et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.
Le projet est focalisé sur l’agglomération grenobloise. Il a adopté comme objectif sanitaire celui fixé par les décideurs de cette agglomération : réduction de 67% du taux de mortalité associé aux particules fines entre 2016 et 2030. Après analyses coût bénéfices, deux types de mesures portant sur les secteurs locaux les plus émetteurs ont été retenues :
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le remplacement de tous les équipements de chauffage au bois non performants par des poêles à granulés récents.
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la réduction de 36% du trafic des véhicules personnels au sein de l’agglomération.
Elles seront accompagnées d’aides financières aux ménages, du développement d’infrastructures de transports en communs, pistes cyclables, etc, et de programmes de sensibilisation ciblés.
Les auteurs soulignent que ces mesures auraient d’autres avantages : activité physique favorisée, réduction du bruit urbain, diminution des gaz à effet de serre. En cas de fort développement de la marche et du vélo, ils évaluent le gain annuel pour la collectivité à 8,7 milliards d’euros sur la période 2016-2045, soit 629 euros par habitant et par an. Ils concluent : « Il s’agit de la première étude en France démontrant que les bénéfices sociétaux associés à des mesures d’amélioration de la qualité de l’air sont supérieurs au coût de ces mêmes mesures. »
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