Des liens probables entre pollution atmosphérique et fibrose pulmonaire idiopathique
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
À retenir
- Une large étude prospective montre que la survenue de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) chez près d’un demi-million de britanniques issus de la base de données Biobank, est associée à leur score de risque polygénique (SRP) de développer la maladie et à différents indicateurs de pollution atmosphérique sur leur lieu d’habitation. Les deux items ayant un effet synergique une fois combinés.
- Parmi les polluants identifiés, les microparticules les plus fines (PM2,5), NOx et NO2 sont ceux qui ont l’influence la plus délétère.
Pourquoi est-ce important ?
La FPI est une maladie chronique dont l’étiologie est inconnue, l’évolution fatale, et dont l’incidence semble progresser dans les pays occidentaux. Des liens entre prédisposition génétique et environnement sont suspectés. La pollution atmosphérique semble en effet constituer un facteur de risque de survenue de la maladie, comme le suggèrent des études mécanistiques expérimentales et plusieurs études épidémiologiques. Cependant, seule l’une d’elles s’est penchée sur la participation individuelle des différents polluants atmosphériques. Cette étude permet de compléter les connaissances sur le sujet en la combinant aux données génomiques, afin d’évaluer également si ces facteurs environnementaux ont un effet synergique avec le score de risque génétique de FPI.
Méthodologie
Cette étude a été menée à partir des données de la cohorte UK Biobank, qui a inclus un demi-million de personnes de 37 à 73 ans entre 2006 et 2010. Les chercheurs ont recensé tous les cas incidents de FPI. Ils ont calculé le score de risque polygénique de FPI (calculé à partir de la présence de 13 variants reconnus comme déterminants) et les taux moyens annuels des différents polluants atmosphériques sur le lieu de résidence de chaque participant, quantifiés à partir d’une modélisation statistique validée. Ils ont évalué l’influence de chacun de ces paramètres, puis celle de leur combinaison auprès de la population diagnostiquée FPI au cours du suivi, et auprès de la population sans FPI.
Principaux résultats
Au total, 1.380 cas de FPI (âge moyen 62,8 ans, IMC moyen 28,7 kg/m²) ont été recensés au cours des 5.028.205 personnes-années de suivi (durée médiane du suivi 11,78 ans).
Par rapport aux quartiles les plus faibles, les quartiles les plus élevés de NO2, NOx et PM2,5 étaient associés à un risque accru de FPI, une fois le modèle ajusté sur l'âge, l'IMC, le sexe, l'origine ethnique, le tabagisme, la consommation d'alcool, l’activité physique, la qualité du régime alimentaire et le niveau socioéconomique.
Les participants présentant un score de risque génétique élevé avaient un risque plus élevé de FPI que ceux présentant un score faible (HR 3,09 [2,63-3,64], p<0,001). La relation était également vérifiée en considérant le SRP en tant que variable continue (HR 1,74 pour chaque unité d'augmentation du score [1,65-1,83]).
Enfin, ceux qui avaient un SRP élevé et étaient exposés à des concentrations élevées de polluants avaient le risque de survenue de FPI le plus élevé versus ceux ayant les plus faibles SRP et taux de polluants (NO2 : 3,94 [2,77, 5,60], NOx : 3,08 [2,21, 4,27]), PM2,5 : 3,65 [2,60, 5,13], PM10 : 3,23 [2,32, 4,50)]. La part de risque de FPI attribuable à ces polluants était respectivement de 11,24%, 13,27%, 14,26% et 3,44%.
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