Derrière le calcul rénal, la lithiase biliaire (et inversement)

  • Kim SY & al.
  • Sci Rep

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Le suivi de deux cohortes constituées parmi la population coréenne a permis de montrer que des sujets ayant consulté au moins deux fois pour des calculs rénaux présentent un risque de lithiase biliaire multiplié par près de 2 (HR ajusté : 1,97) au cours de plus de 70 mois de suivi. De la même façon, lorsque les deux consultations pour lithiase concernaient les voies biliaires, le risque de calcul rénal était presque doublé. Ces relations restaient statistiquement significatives lorsque seuls les évènements séparés de plus de 6 mois étaient pris en considération, permettant d’écarter les diagnostics fortuits.

Cette association bidirectionnelle repose probablement sur des facteurs de risque communs aux deux pathologies (obésité, syndrome métabolique, hyperinsulinémie).

Méthodologie

  • L’analyse a été menée à partir d’un échantillon représentatif de la population sud-coréenne de 2%, établi aléatoirement à partir des bases de données de santé nationales. Y ont été identifiés ceux qui avaient consulté au moins deux fois pour un calcul biliaire entre 2002 et 2013. Ces sujets ont été suivis et appariés (1:4) sur l’âge, le sexe, le niveau de revenus, la région, les données cliniques (HTA, diabète, dyslipidémie) avec des personnes n’en n’ayant pas présenté. Puis, les diagnostics ultérieurs de calculs urinaires ont été recherchés.
  • Une seconde cohorte a été bâtie de la même façon à partir de personnes ayant consulté deux fois au moins pour une lithiase urinaire, appariées 1:4 avec des personnes contrôles, et visant à rechercher la survenue de calculs biliaires ultérieurs.

Principaux résultats

  • Après un suivi moyen de 65 mois, les sujets ayant consulté au moins deux fois pour un calcul biliaire présentaient un risque accru de calcul rénal : 2,7% vs 1,4%, soit un HR ajusté de 1,93 [1,75-2,14] (p <0,001). Ces chiffres étaient d’autant plus élevés que les sujets étaient jeunes. Les femmes présentaient un risque plus élevé que celui des hommes : HRa de 2,23 et 2,68 pour les hommes et femmes de moins de 30 ans, 1,90 et 2,31 pour les 30-59 ans et 1,62 et 1,78 pour les 60 ans et plus respectivement.
  • Après un suivi moyen de 71 à 72 mois, les sujets ayant consulté au moins deux fois pour un calcul urinaire présentaient un risque accru de calcul biliaire : 3,4 vs 1,7%, soit un HR ajusté de 1,97 [1,81 à 2,15] (p <0,001). Ici aussi, ces chiffres étaient d’autant plus élevés que les sujets étaient jeunes, et que les sujets étaient des femmes : HRa de 1,78 et 3,27 pour les hommes et femmes de moins de 30 ans, de 1,85 et 2,43 pour les hommes et femmes âgées de 30-59 ans et 1,63 et 2,15 pour les hommes et femmes de 60 ans et plus.

Principales limitations

Il n’a pas été possible d’ajuster les résultats sur l’IMC, le tabagisme ou la consommation d’alcool.