Dermatite atopique : Comparaison directe dupilumab - upadacitinib

  • Blauvelt A & al.
  • JAMA Dermatol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Messages principaux

  • Selon l’étude Heads Up, ayant comparé l’upadacitinib au dupilumab dans la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte, le premier présente une efficacité supérieure au second après 16 semaines de traitement, sans signal particulier en termes de sécurité. Des études avec un plus long suivi sont désormais nécessaires.

 

Le dupilumab (anti IL-1/IL-13) ne permet d’atteindre la guérison des lésions de dermatite atopique modérée à sévère que chez un patient sur deux environ. L’upadacitinib est un inhibiteur de JAK-1 qui est évalué dans le cadre de cette indication. Les premières études cliniques ont montré des résultats encourageants. L’étude Heads Up a permis de comparer l’efficacité de l’upadacitinib en face-face avec le dupilumab.

Méthodologie

Des adultes de 18 à 75 ans atteints de dermatite atopique modérée à sévère et candidats à une thérapie systémique ont été recrutés dans l’un des 129 centres implantés dans 22 pays. Ils ont été randomisés 1:1 entre le dupilumab 300 mg SC toutes les deux semaines (dose de charge 600 mg) et l’upadacitinib 30 mg/j per os. Le traitement était conduit en aveugle durant 24 semaines avec une période de suivi prolongé de 12 semaines.

Le critère principal d’évaluation était le pourcentage de patients atteignant une réduction de 75% de l'indice de sévérité des lésions (EASI75) par rapport à l’inclusion.

Principaux résultats

Au total, 692 patients ont été randomisés et traités (54,5% d’hommes, 37 ans en moyenne). Dans les groupes dupilumab et upadacitinib, les scores EASI moyens à l’inclusion étaient de 28,8 et 30,8 respectivement (différence non significative).

La proportion de patients ayant atteint un EASI75 à la semaine 16 était significativement plus élevée chez les patients recevant l'upadacitinib que chez ceux recevant le dupilumab (71,0% vs 61,1%, p=0,006). L'upadacitinib conduisait aussi à une réponse plus rapide (proportion de patients EASI75 supérieure dans le groupe upadacitinib dès la semaine 2 : 43,7% vs 17,4%, p<0,001). Par ailleurs, à S16, le taux de sujets ayant atteint EASI90 et EASI100 était aussi supérieur dans le groupe upadacitinib (respectivement 60,6% et 27,9% contre 38,7% et 7,6%, p<0,001 pour les deux). L'amélioration du score moyen de prurit était aussi plus élevée dans le groupe expérimental.

En termes de sécurité et de tolérance, le profil observé concernant l’upadacitinib était comparable à celui observé dans les études précédentes : le taux d’incidence des évènements indésirables à 16 semaines était de 71,6% et de 62,8% dans les groupes upadacitinib et dupilumab respectivement, et celui des évènements graves ou ayant conduit à un l'arrêt du traitement étaient respectivement de 2,9% contre 1,2% et de 2,0% contre 1,2%. L’évènement indésirable le plus fréquent pour l’upadacitinib était l'acné (15,8%), d'intensité légère ou modérée, sur le visage et le tronc, sans induction de cicatrices, ou l’arrêt du médicament. Par ailleurs, les taux d'infection grave étaient faibles mais numériquement supérieurs dans le groupe upadacitinib par rapport au groupe dupilumab (4 infections chez un même patient, versus aucun).

Financement

Cette étude a été sponsorisée par AbbVie