Le premier point sur lequel insistent ces recommandations est la nécessité d’établir un diagnostic correct, essentiellement clinique (les échelles diagnostiques ne sont qu’un appoint), fondé sur les critères de l’OMS (CIM-10) : changement du fonctionnement antérieur du patient, avec une détresse significative, associée à la présence d’au moins deux symptômes principaux (humeur dépressive, perte d’intérêt, perte d’énergie) et d’au moins deux autres symptômes pendant au moins deux semaines et de façon quasi quotidienne. Ces critères sont indépendants de l’âge, mais peuvent se révéler plus compliqués à mettre en évidence chez la personne âgée, chez qui la dépression se manifeste volontiers par des troubles somatiques.
La HAS propose une évaluation de l’épisode dépressif en trois niveaux : léger, modéré, sévère, correspondants à des stratégies thérapeutiques différentes (la HAS donne trois arbres décisionnels). On notera que le recours au psychiatre, s’il est souvent souhaitable, n’est absolument nécessaire que pour les épisodes sévères.
La relation avec le médecin traitant est fondamentale, qu’elle prenne la forme d’une psychothérapie de soutien ou qu’elle suive des règles plus codifiées. Les consultations doivent être régulières et suivre un projet thérapeutique élaboré avec le patient, dont les résultats doivent être évalués toutes les quatre à huit semaines. Le praticien sera particulièrement attentif au risque suicidaire. Quand il est élevé, l’hospitalisation est une urgence. Les relations avec l’entourage sont importantes, aussi bien dans un but diagnostic que thérapeutique, surtout chez le patient âgé, notamment pour prévenir le risque d’isolement.
Un traitement médicamenteux n’est pas recommandé pour le niveau léger, ni pour les symptômes subsyndromiques. Pour les autres niveaux, la recommandation classe les produits en fonction de la ligne thérapeutique (première, deuxième, etc). Les ISRS, les IRSN ou les médicaments dits « autres antidépresseurs » (à l’exception de la tianeptine et de l’agomélatine) sont à privilégier en première intention. Les éventuels effets indésirables doivent être anticipés et annoncés au patient, d’autant qu’ils apparaissent en général avant les effets bénéfiques. La durée totale du traitement se situe entre 6 et 12 mois après rémission afin de prévenir les rechutes. Il sera arrêté progressivement.
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