Déploiement de la 5G : doit-on s’inquiéter pour notre santé ?

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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Le déploiement de la 5G a pour objectif de pouvoir échanger une quantité beaucoup plus importante de données sans engorgement des réseaux, afin de favoriser le développement de services innovants et de nouveaux usages : réalité virtuelle, transports, télémédecine, éducation en ligne… Ces innovations impliquent de nouvelles expositions aux ondes : doit-on s’inquiéter pour notre santé ?

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) travaille depuis 10 ans sur les dangers et les risques en matière d’exposition aux champs électromagnétiques. Une expertise sur la 5G a été menée par un groupe de travail spécifique réunissant douze experts de diverses disciplines : physiciens, biologistes, épidémiologistes, médecins, sociologue.

De nouvelles gammes de radiofréquence

Outre l’exploitation des bandes de fréquences déjà utilisées par les autres technologies mobiles 2G à 4G (700 MHz à 2,1 GHz), la 5G utilise également la bande 3,5 GHz et utilisera d’ici quelques années la bande 26 GHz. Ces trois bandes de fréquence distinctes impliquent des interactions différentes avec le corps humain.

Pas de risques nouveaux ?

Au vu des données disponibles actuellement, l’Anses estime que :

  • Concernant les bandes de fréquences déjà utilisées avec la 2G, la 3G et la 4G, le déploiement de la 5G ne devrait pas générer d’exposition différente.
  • Concernant les bandes de fréquences autour de 3,5 GHz, compte tenu de leur proximité avec celles utilisées par les technologies mobiles 2G à 4G, les déploiements dans cette bande ne devraient probablement pas engendrer de nouvelles questions en matière d’effets sur la santé.
  • Concernant les bandes de fréquences autour de 26 GHz, qui ne sont pas encore exploitées, il faudra attendre les premières expérimentations pour obtenir des mesures d’exposition.

Cet avis est basé sur les données disponibles à l’heure actuelle et nécessite de suivre avec attention le déploiement des antennes et l’augmentation de l’utilisation des réseaux, afin d’obtenir des informations sur le niveau d’exposition réel des personnes.

Une surveillance particulière de la peau et des yeux

L’Anses a cherché à apprécier l’exposition probable dans la bande 26 GHz : elle se différencie des autres bandes de fréquences par une profondeur de pénétration des ondes dans le corps beaucoup plus faible, de l’ordre du millimètre, exposant des couches superficielles de la peau ou de l'œil. L’Anses estime donc qu’il est nécessaire d’engager des recherches plus spécifiquement sur les effets qui pourraient concerner ces deux organes.

Au vu des résultats apportés par les études ou les travaux de recherche, l’Anses pourra faire évoluer son avis ou engager de nouvelles expertises.