Dépistage du cancer du sein : l’importance de la seconde lecture des clichés
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
En France, les dernières données de Santé Publique France (2017-2018 et 2020) indiquent que plus de cinq millions de femmes sont concernées annuellement par le dépistage organisé du cancer du sein. Le taux de participation est cependant en baisse régulière depuis plusieurs années. Il était de 48,5% en 2019 (il a chuté à 43% en 2020 du fait de la crise sanitaire) et il reste très hétérogène sur le territoire (entre 23% et 63%).
Une seconde lecture et interprétation des clichés normaux d’imagerie par un radiologue différent de celui ayant réalisé une première lecture est en place depuis l’initiation en 2004 du programme national de dépistage organisé du cancer du sein. Un récent état des lieux des pratiques a été réalisé sous l’égide de l’Association Nationale des Centres Régionaux de Coordination de Dépistage des Cancers (ANCRCDC) et a fait l’objet d’un article publié dans le Bulletin du Cancer.
En 2017-2018, sur les 40.120 cancers du seins détectés, 2.030 (5,3%) l’ont été en seconde lecture. Le pourcentage de cancers détectés en seconde lecture est en diminution constante (9% en 2006, 5% actuellement). De fortes disparités sont à noter entre les régions.
Les données de la littérature indiquent une amélioration de 6% à 10% de la sensibilité de détection grâce à la double lecture. « Le taux de détection de cancer est systématiquement supérieur en cas de deuxième lecture (5,2-8,8% versus 4,8-8%), améliorant donc la sensibilité du dépistage (72-94,8% versus 65-88%) et diminuant le taux de cancer de l’intervalle (0,6-3% versus 0,9-6%). »
Plusieurs facteurs impactent les performances de la deuxième lecture : certains négativement, comme la densité mammaire élevée ; d’autres positivement comme la réalisation d’une 2e lecture sans connaissance des résultats de la première.
Les taux de détection de cancers en seconde lecture sont également influencés par la technique d’imagerie. Aujourd’hui, les systèmes de numérisation indirecte tendent à être remplacés par des mammographes à numérisation directe. Or, les premiers conduisaient à des taux plus importants de rappel en deuxième lecture (1,2% versus 0,9%), de cancers détectés en seconde lecture (6,4% versus 5,3%) pour un taux total de cancers détectés significativement inférieur (6,4% versus 7,0%).
L’évolution des techniques d’imagerie en cours amènera à une évolution indispensable de la seconde lecture en France. Les experts appellent à anticiper leur introduction par des évaluations rigoureuses in vivo qui tiennent compte des spécificités de l’organisation du dépistage organisé du cancer du sein en France, et à sécuriser la période de transition technologique.
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