Dépistage du cancer de la prostate : quel est le recours actuel au dosage du PSA ?
- Scailteux LM & al.
- Curr Med Res Opin
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Entre 2011 et 2017, le dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate) chez les hommes de 50 à 52 ans a diminué, reflétant l’évolution alors récente des recommandations nationales sur la place de cette analyse dans le dépistage du cancer de la prostate. La pratique concerne encore un peu plus de 10% des hommes de cet âge, essentiellement prescrite par le médecin généraliste. Le recours à un nouveau dosage ou à une consultation spécialiste reste limité.
Alors qu’il constituait un des éléments utilisés au dépistage du cancer de la prostate au début des années 2000, le dosage du PSA a commencé à être sujet à controverse au début des années 2000, du fait de résultats contradictoires issus de grandes études internationales (ERSPC, PLCO). Ainsi, la Haute Autorité de Santé (HAS) s’est prononcée contre le dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA en 2010. Celui-ci peut cependant être envisagé de façon ciblée en prenant en considération les bénéfices et risque de la démarche en concertation avec le patient. Dans ce contexte, il était intéressant d’évaluer comment le recours au dosage du PSA a évolué et d’apprécier les suites données à ce dosage.
Méthodologie
Pour cela, des chercheurs rennais ont utilisé les données de l’Echantillon généraliste des bénéficiaires (EGB) qui regroupe environ 660.000 personnes affiliées à l’Assurance maladie. Ils ont recherché tous les hommes qui avaient 50 à 52 ans en 2011, 2014 et 2017 et pour lesquels un remboursement du dosage du PSA était retrouvé.
Principaux résultats
Ils avaient été 5.275, 5.792 et 5.887 hommes à avoir eu un dosage de PSA en 2011, 2014 et 2017 respectivement, soit un pourcentage de patients ayant diminué de façon significative de 15,7% à 13,2% puis 12,4% sur la période. L'ajustement des données sur la présence d’une hypertrophie bénigne de la prostate dans les antécédents (comprise entre 1,4 et 2,2% selon les années) ne modifiait pas cette tendance. La fréquence des maladies mettant en jeu un pronostic vital à 10 ou 15 ans était extrêmement faible. Par ailleurs, ils étaient entre 17 et 19% selon les années à présenter au moins une maladie chronique.
Dans tous les cas, plus de 9 dosages du PSA sur 10 avaient été prescrits par un généraliste. Parmi la cohorte de 2011 et 2014 ayant eu un premier dosage du PSA, ils avaient été 38,7% et 43,2% à bénéficier d’une seconde analyse dans les 2 années suivantes (données 2017 non disponibles), le délai médian étant de 13 à 14 mois. Enfin, ils étaient respectivement 9,7 et 9,1% à avoir bénéficié d’au moins une consultation chez un urologue au décours de ce dosage. Le nombre de biopsies prostatiques était de 8 et de 2 pour chacune de ces deux cohortes.
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