Dépistage du cancer de la prostate : baisse des dépistages chez les plus favorisés et les plus jeunes
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Bien que le cancer de la prostate soit en France le 3e cancer le plus fréquent chez l’homme, pour la première fois on note une nette diminution des dépistages entre 2014 et 2016.
- Une baisse principalement attribuable aux catégories sociales favorisées et aux plus jeunes (50-54 ans).
Cette évolution des comportements pourrait en partie s’expliquer par l’impact des débats autour de l’utilisation du test PSA et aux résultats contradictoires d’études récemment publiées. Bien qu’il n’existe pas de dépistage organisé en France, une attention particulière doit être portée par les professionnels de santé afin qu’il n’y ait pas de perte de confiance vis-à-vis de ce dépistage.
Comment évoluent les recommandations
Le dosage du PSA et le toucher rectal (TR) sont les deux examens permettant un diagnostic précoce de ce cancer. Les résultats contradictoires de récentes publications internationales, européennes et nord-américaines ravivent les débats au sein de la communauté scientifique française. Les auteurs de l’article publié dans Progrès en urologie, rappellent qu’« Aujourd’hui, l’Association française d’urologie (AFU) préconise une stratégie de détection précoce fondée sur l’identification des facteurs de risque, le TR et le dosage des PSA, applicable entre 50 et 75 ans, sans définir strictement l’intervalle entre deux procédures (2 à 4 ans). » Et compte tenu des récentes données« les sociétés savantes, l’Association Française d’Urologie en accord avec le National Comprehensive Cancer Network nord-américain recommandent une pratique différenciée et éclairée du test PSA. Le dépistage cible les sujets âgés de 55 à 69 ans. »
Méthodologie
EDIFICE (Étude sur le Dépistage des cancers et ses Facteurs de complianCE) s’est intéressée aux pratiques de dépistage du cancer de la prostate chez des français ne présentant pas d’antécédent de cancer. Plusieurs enquêtes ont été réalisées depuis 2008. Les résultats présentés ici sont ceux de l’enquête 2014-2016.
Principaux résultats
De précédentes enquêtes EDIFICE avaient mis en évidence une hausse significative des dépistages du cancer de la prostate entre 2005 et 2008 chez les sujets n’ayant pas d’antécédent de cancer (passant de 36% à 49%), puis une stagnation jusqu’en 2014. Les résultats de la dernière enquête présentés ici montrent une nette diminution des dépistages dans cette population entre 2014 et 2016 (passant de 49% à 42%, p=0,02).
La baisse concerne surtout les plus jeunes : seulement 20% des 50-54 ans en 2016 et 36% des 55-59 ans. En revanche le dépistage restait stable chez les plus âgés (60-75 ans).
Si aucune variation du taux de dépistage n’était perceptible dans les catégories sociales les plus défavorisées depuis 2011, en revanche, la baisse était continue au sein des classes les plus favorisées depuis 2008 (passant de plus de 50% à un peu plus de 30%).
Limitations
Des biais caractéristiques des enquêtes déclaratives peuvent exister.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé