Dépistage du cancer colorectal : le test immunologique est-il efficace ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Les résultats d’une étude1 renforcent l’intérêt du choix du test immunologique OC sensor dans le cadre du dépistage organisé du cancer colorectal en France.
  • L’adhésion de la population concernée par ce dépistage reste cependant insuffisante en France (28,9% contre un taux minimum souhaité de 45%).

Pourquoi est-ce important ?

Le dépistage du cancer colorectal est basé sur des tests non invasifs recherchant la présence de sang dans les selles. En France, le test au gaïac (Hemoccult II®) qui détectait la présence d’une activité peroxydase a été remplacé en 2015 par un test immunochimique l’OC Sensor®. Entre 2008 et 2012 un premier test immunochimique avait été utilisé, le Magstream® nécessitant plus de prélèvements et ayant un seuil de détection plus élevé que le suivant, l’OC Sensor®. Ces deux derniers tests détectent la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à des anticorps monoclonaux ou polyclonaux. 

Une évaluation menée par Santé publique France montre qu’au seuil actuellement fixé de 150 ng/mL d’hémoglobine, 11.235 cancers colorectaux et 48.270 adénomes avancés ont été identifiés sur l’ensemble des personnes ayant eu un test de dépistage positif sur la période 2018-2019,. Grâce au test immunochimique, les cancers sont dépistés plus tôt : 43,9% des cancers invasifs ont été dépistés à un stade 1, 22,8% à un stade II, 23,2% à un stade III et 10,1% à un stade IV. Cette méthode est simple, ne nécessite qu’un seul prélèvement de selles contre deux pour le précédent test immunochimique. Le seuil minimal de participation recommandé en Europe est de 45% mais malgré la simplicité, la sensibilité et la spécificité du test, le taux réel de participation reste nettement inférieur.

Principaux résultats

Entre juin 2004 et décembre 2016 dans le Calvados, 135.104 sujets ont participé à l’une des sept vagues de dépistage du cancer colorectal. Au total, 6.267 cancers colorectaux ont été diagnostiqués dont 1.153 via ces dépistages organisés. Le taux global de participation parmi les sujets de 50 à 74 ans invités, était de 28,9%.

Le taux de tests positifs - nombre de tests positifs sur l’ensemble des tests réalisés – était supérieur pour l’OC Sensor® (4,1% versus 2,5% pour l’Hémocult®).

Dans 90% des cas, une coloscopie de contrôle était réalisée pour les cas positifs. Et le délai médian avant réalisation de cette coloscopie était 104 jours et 116 jours respectivement.

Le taux de détection d’adénome avancé et de cancer colorectal était significativement supérieur avec l’OC Sensor® par rapport à l’Hémocult® dans cette étude (p<0,001).

Rappel des messages clés pour vos patients

L’Institut national du cancer rappelle les messages clés à transmettre à vos patients2 :

  • Leur rappeler qu’il s’agit d’un test simple - 1 seul prélèvement à faire chez soi - à réaliser tous les 2 ans, chez les hommes et les femmes de 50 à 74 ans sans symptômes, ni antécédents. 
  • Ce test bénéficie d’une prise en charge à 100% par l’Assurance maladie sans avance de frais.
  • Le cancer colorectal tue cinq fois plus que les accidents de la route. 
  • Le dépistage permet une détection et une prise en charge plus précoces des lésions précancéreuses et cancéreuses et offre ainsi un meilleur pronostic au sujet concerné.