Dénervation rénale par cathéter chez des sujets non traités par antihypertenseur

  • Böhm M & al.
  • Lancet

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les résultats d’une étude publiée dans The Lancet démontrent la supériorité de la dénervation rénale par cathéter versusune procédure factice sur la diminution de la pression artérielle systolique de sujets hypertendus ne prenant pas de traitement médicamenteux. Ces résultats sont importants car ils montrent que la dénervation rénale réduit la pression artérielle sur 24 heures – ce qui est particulièrement intéressant pour ceux qui souffrent d’hypertension nocturne ou matinale. Cette technique répond également à la problématique de l’observance médicamenteuse chez les hypertendus. Cette approche n’a pas engendré d’événement indésirable grave sur la durée de l’étude. Une surveillance de ces patients est envisagée durant 3 ans et des analyses en sous-groupes sont en cours afin d’identifier d’éventuels facteurs prédictifs d’une bonne réponse à la dénervation rénale.

Méthodologie

Cette étude pivot SPYRAL Pivotal est une étude internationale prospective, contrôlée versus procédure fictive menée en simple aveugle. Les patients inclus étaient des sujets hypertendus n’ayant pas de traitement antihypertenseur et ayant une pression artérielle systolique entre 150 et 180 mmHg. Les sujets ont été randomisés (1:1) pour subir soit une dénervation rénale par cathéter, soit une procédure factice. Les patients qui avaient des antécédents d’insuffisance cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, d’accident ischémique transitoire ou de fibrillation auriculaire ont été exclus de l’étude, car ils nécessitaient des traitements notamment des inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone.

Principaux résultats

Au global, 331 patients ont été randomisés (n=166 dans le groupe dénervation rénale et 165 dans le groupe procédure factice). 

La durée moyenne de l’intervention était de 99,6 min pour la dénervation rénale et de 52,9 min pour la procédure factice. Une différence significative a été mise en évidence à 3 mois en ce qui concerne la pression artérielle systolique sur 24h (critère principal d’évaluation) entre les deux groupes en faveur du groupe dénervation rénale. Cette différence (-3,9 mmHg) a même signé la supériorité de la procédure chirurgicale sur la procédure leurre. La différence de pression artérielle systolique était également supérieure dans le groupe dénervation rénale versusprocédure factice lorsque la pression artérielle était prise au cabinet médical (critère secondaire d’évaluation).

Aucun effet indésirable majeur lié à la procédure ou au dispositif n’a été rapporté. 

Limites

Simple aveugle. Étude de courte durée. Selon les analyses urinaires, certains patients n’auraient pas respecté le fait de ne pas prendre de traitement antihypertenseur.

Financement

Étude financée par Medtronic