Décubitus ventral et patients intubés/ventilés pour COVID-19 : que sait-on ?
- Isabelle Catala , Marcia Frellick
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales par Medscape
Colombes, France -- Parmi les images marquantes de l’épidémie de Covid-19, les alignements de patients en décubitus ventral ont particulièrement marqué les esprits. Dix mois après le début de l’épidémie, qu’en est-il de cette pratique connue dans le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SRDA) depuis 2013, date de publication de référence par l’équipe du Dr Claude Guérin (Hôpital de la Croix Rousse, Lyon) ?
Comme l’a expliqué le Pr Bruno Levy (Hôpitaux de Strasbourg) à l’occasion de l’e-congrès de la Société de Réanimation de Langue Française 2020 , «chez les patients en SDRA ayant un ratio PO2/FiO2 bas l’utilisation du décubitus ventral (DV) permet de diminuer la compression pulmonaire, de favoriser les échanges gazeux et le transport en oxygène du sang, d’améliorer la fonction cardiaque (en permettant un meilleur retour sanguin vers le cœur droit) et de drainer les sécrétions pulmonaires. Dans le cas de la COVID-19 cette technique est adaptée à deux des trois phénotypes de patients individualisés : ceux qui présentent des atélectasies et ceux qui souffrent de SDRA typique avec une compliance pulmonaire effondrée. Chez les patients présentant une atteinte focale avec des zones surperfusées (et parfois des signes d’embolie pulmonaire), cette technique n’a pas fait ses preuves».
Des « teams DV »
Les séances de décubitus ventral doivent être prolongées sur au moins 16 h et elles nécessitent entre 3 et 6 personnes à chaque changement de position (afin d’éviter les risques d’extubation ou de déperfusion). « Dès le début de l’épidémie, des « teams DV » ont été mis en place dans les hôpitaux du grand-Est et de la région parisienne avec des personnels de services de chirurgie (bien moins occupés en raison des déprogrammations d’interventions) et des étudiants en médecine ou en soins paramédicaux. Après formation spécifique, ces équipes ont été déployées dans les services de réanimation et de soins intensifs permettant aux soignants de ces services de se concentrer uniquement sur leurs soins, laissant les changements de positions aux « teams DV » », continue le Pr Levy. « A Strasbourg, par exemple, 367 passages en DV ont été réalisés entre mars et mai 2020, dont 34 % pour des patients qui bénéficiaient d’une ECMO pour aider à la ventilation (technique utilisée plutôt en fin d’épidémie). »
Des possibles complications
Si le rationnel d’utilisation des DV semble favorable chez les patients Covid-19 intubés, des questions se posent désormais sur les possibles complications liées à cette technique. Du fait de la pression sur le cou, les coudes et les genoux, il semblerait que le DV puisse être à l’origine de compressions et de lésions nerveuses chez 12 à 15 % des patients, selon une étude publiée dans le British Journal of Anaesthesia .
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