Décès par occlusion vasculaire : le diabète constitue un risque majeur !

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

La présence d’un diabète quel qu’il soit, doublerait le risque de décès par occlusion vasculaire chez l’homme entre 35-89 ans et le triplerait chez la femme aux mêmes âges. Chez la femme entre 35-59 ans en particulier, le diabète augmenterait par 5 à 6 le risque de décès par occlusion vasculaire. Le changement de styles de vie, l’arrêt du tabac, la diminution de l’obésité, l’utilisation de médicaments efficaces ciblant les risques vasculaires (statines, antihypertenseurs) sont importants chez les femmes et les hommes présentant un diabète, mais pourraient ne pas réduire l’excès de risque de maladie vasculaire occlusive chez les femmes diabétiques, ce qui reste inexpliqué.

Pourquoi est-ce important ?

Plusieurs études avaient mis en évidence que le diabète augmentait le risque de mortalité vasculaire de manière plus importante chez la femme que chez l’homme. Cependant, l’augmentation du risque chez la femme en fonction de l’âge ou en fonction du niveau d’autres facteurs de risque n’était pas connue. De fait, cette méta-analyse apporte un certain nombre d’éléments intéressants. 

Principaux résultats

Au global, 980.793 adultes ont été inclus dans les analyses, et 19.686 décès (25,6%) sur les 76.965 décès renseignés ont été attribués à une occlusion vasculaire (dont 91,0% correspondait à une maladie ischémique cardiaque, 7,6% à un AVC ischémique et 1,4% à une autre maladie athéroscléreuse). À l’inclusion, 3,4% des femmes et 5,0% des hommes avaient un diabète. La prévalence de celui-ci augmentait avec l’âge.

Après ajustement aux risques vasculaires majeurs, il s’est avéré que le diabète faisait plus que doubler le risque de maladie vasculaire occlusive chez les hommes (RR 2,10 [1,97-2,24] et triplait ce même risque chez la femme (RR 3,00 [2,71-3,33], p<0,0001 pour l’hétérogénéité).

Tous sexes confondus, chez les sujets diabétiques vs non diabétiques, la mortalité par occlusion vasculaire était plus importante chez les jeunes (35-59 ans, RR 2,60) que chez les sujets plus âgés (70-89 ans, RR 2,01), (p=0,0001). Ce constat était d’autant probant chez les femmes entre 35-59 ans, chez qui le risque de décès par occlusion vasculaire était augmenté de 5,55 lorsqu'elles étaient diabétiques vs non diabétiques.

En revanche, l’excès de risque de mortalité par occlusion vasculaire chez les sujets diabétiques était similaire chez les femmes et les hommes (+0,05%/an chez les femmes et +0,08%/an chez les hommes entre 35-39 ans et 1,08%/an chez les femmes et +0,91% chez les hommes entre 70-89 ans).

Le taux de cholestérol total, la pression artérielle et l’IMC étaient chacun associés de manière linéaire à la mortalité par occlusion vasculaire et de manière similaire quel que soit le statut diabétique et le sexe.

Méthodologie

Méta-analyse menée à partir des données individuelles d’études incluses dans la Prospective Studies Collaboration and the Asia Pacific Cohort Studies Collaboration qui a recueilli les données individuelles liées à l’âge, au sexe, au statut diabétique, au cholestérol total, à la pression artérielle, à la consommation tabagique, à la taille et au poids. Les causes de mortalité étaient identifiées à partir des certificats de décès.

Principales limitations

Absence d’information sur les phénotypes de diabète et ses complications.