De moins en moins de généralistes exercent seuls

  • Serge Cannasse
  • Actualités professionnelles
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Les résultats du quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale (DREES – Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques) illustrent les profondes évolutions en cours de la médecine de premier recours (ou de soins primaires). Cette enquête est basée sur l’interrogatoire téléphonique et par internet de plus de 1.550 médecins généralistes libéraux ayant au moins 4 ans d’ancienneté, entre le 5 janvier 2022 et le 22 avril 2022.

L’exercice en groupe de plus en plus fréquent

Sept sur dix (69%) ont déclaré exercer en groupe au titre de leur activité principale, contre 61% début 2019 et 54% fin 2010. À noter que l’exercice en groupe désigne le partage de locaux professionnels, sans préjuger de formes de collaboration plus ou moins poussées.

Cette évolution est surtout le fait des plus jeunes (87% de ceux âgés de moins de 50 ans, contre 75% des 50-59 ans et 53% des 60 ans et plus) et des femmes (80% d’entre elles, contre 62% des hommes). Elle varie selon les régions, allant de 82% des généralistes dans les Pays de la Loire à 62% en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Parmi l’ensemble des généralistes, 29% exerçaient en cabinet monoprofessionnel (34% en 2019) : 26% avec d’autres généralistes, 3% avec d’autres professions médicales (autres spécialistes, chirurgiens-dentistes – la présence de sages-femmes n’a pas été renseignée dans l’enquête).

Quatre sur dix (40%) exerçaient en cabinet pluriprofessionnel : 27% avec seulement des paramédicaux (diététiciens, infirmiers, masseurs- kinésithérapeutes, orthophonistes, psychologues,…), 12% avec des paramédicaux et d’autres professions médicales et 1% avec d’autres professionnels de santé. Ce mode d’exercice est particulièrement répandu dans les zones de sous-densité médicale (où 71% des médecins exercent en groupe).

Parmi les médecins du panel, 17% exerçaient dans une MSP (Maison de santé pluriprofessionnelle), soit un médecin sur six et deux fois plus qu’en 2018 : 12% dans une MSP ayant signé l’ACI (accord conventionnel interprofessionnel), 5% dans une maison ne l’ayant pas signé. Il s’agit surtout de médecins jeunes : 24% de ceux ayant moins de 50 ans, contre 17% des 50-59 ans et 12% des 60 ans et plus.

Parmi les médecins qui travaillaient seuls en 2019, 22% exerçaient en groupe début 2022 (16% dans un groupe pluriprofessionnel. Parmi ceux qui travaillaient dans un groupe monoprofessionnel, 27% exerçaient dans un groupe pluriprofessionnel. Seuls 5% de ceux qui travaillaient en groupe sont revenus à un exercice solitaire en 2022.

Des modes de secrétariat diversifiés

La grande majorité des médecins du panel (84 %) ont déclaré disposer d’un secrétariat médical, contre 77% en 2019 et 56% en 2011. Il s’agit surtout de jeunes praticiens (95% des moins de 50 ans, contre 87% des 50-59 ans et 73% des 60 ans ou plus) et de femmes (92% contre 78% des hommes).

Ce secrétariat peut être exercé par une personne sur place ou à distance (par téléphone) ou encore par une plateforme de rendez-vous en ligne. Ainsi parmi les médecins du panel:

  • 33% ont uniquement un secrétariat sur place;

  • 17% uniquement un secrétariat à distance;

  • 14% un secrétariat à distance et un outil de prise de rendez-vous en ligne;

  • 14% un secrétariat sur place et un outil de prise de rendez-vous en ligne;

  • 9% les trois modalités;

  • 5% un secrétariat du place et à distance;

  • 5% uniquement un outil de prise de rendez-vous en ligne;

  • 3% une autre modalité.

À noter qu’un médecin sur quatre (24%) ayant eu un outil de rendez-vous en ligne en 2019 l’a arrêté en 2022.