DAPA-CKD : la dapagliflozine a un intérêt en cas de néphropathie à IgA

  • Wheeler DC & al.
  • Kidney Int

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

L’étude Dapagliflozin and Prevention of Adverse Outcomes in Chronic Kidney Disease trial (DAPA-CKD), a évalué l’intérêt de la dapagliflozine – un inhibiteurs du co-transporteur sodium-glubose de type 2 (iSGLT2) – chez des patients diabétiques de type 2 ou non. L’intérêt cardioprotecteur et néphroprotecteur de cette molécule chez les sujets ayant des néphropathies s’est révélé être important. La néphropathie IgA est la plus fréquente des glomérulopathies. Des analyses pré-spécifiées ont été réalisées à partir des données de l’étude DAPA-CKD spécifiquement sur 270 sujets atteints de cette affection.

Les résultats montrent qu’un traitement par dapagliflozine 10 mg/j est capable de réduire le risque d’une diminution du DFGé (débit de filtration glomérulaire estimé) de 50% ou plus, d’une insuffisance rénale chronique terminale ou de la mortalité liée à l’insuffisance rénale ou aux complications cardiovasculaires (critère composite principal d’évaluation) de 71%.

Méthodologie

Les patients ayant un DFGé entre 25 et 75 mL/min/1,73m2, un ratio albumine/créatinine urinaire entre 200 et 5.000 mg/g sous inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou antagoniste du récepteur de l’angiotensine 2 depuis au moins 4 semaines, ont été randomisés pour être traités par dapagliflozine 10 mg ou par un placebo.

Principaux résultats

Ont été inclus 270 patients ayant une néphropathie à IgA (94% confirmés par biopsie, âge moyen 51,2 ans, 67,4% d’hommes, 58,9% étaient asiatiques, 14,1% avaient un diabète de type 2, DFGé moyen 43,8 mL/min/1,73m2, ratio moyen albumine/créatinine urinaire 900 mg/g, valeurs moyennes PAS/PAD 127/79 mmHg). Parmi eux, 137 ont été traités par dapagliflozine et 133 par placebo. Le suivi médian était de 2,1 ans.

Au global, 4% des participants sous dapagliflozine et 15% sous placebo ont eu une diminution soutenue du DFGé de 50% ou plus, une insuffisance rénale ou sont décédés d’une insuffisance rénale ou d’une complication cardiovasculaire, soit un hazard ratio de 0,29 [0,12-0,73]). 

La différence de risque absolu était de 10,7%. Le risque de survenue du critère composite principal d’évaluation était 3,5 fois moindre chez les individus qui à l’inclusion avaient un DFGé ≥45 ml/min ou un ratio albumine/créatinine <1.000 mg/g par rapport à ceux qui avaient un DFGé<45ml/min/1,73m2 ou un ratio albumine/créatinine urinaire >1.000mg/g.

Le taux moyen de diminution du DFGé était de -3,5 mL/min/1,73m2/an sous dapagliflozine et -4,7 mL/min/1,73m2/an sous placebo.

Si à l’inclusion le ratio albumine/créatinine urinaire moyen était de 890 mg/g sous dapagliflozine et 903 mg/g dans le groupe placebo, à 4 mois, il était réduit de 35% dans le groupe traité activement par rapport au groupe placebo. Un écart de -26% s’est maintenu dans le temps en faveur du groupe dapagliflozine.

La fréquence d’arrêt du traitement pour cause d’effets indésirables était similaire dans les deux groupes. Les effets indésirables graves étaient moins fréquents sous dapagliflozine que sous placebo. Aucun patient n’a développé d’hypoglycémie majeure, ni aucun événement d’acido-cétose.

Limitations

Manque de données sur les mesures hygiéno-diététiques associées.