Dans quelle mesure, la COVID-19 a-t-elle impacté la sévérité du cancer colorectal métastatique ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

Les différents confinements connus en France ont modifié l’accès aux soins de nombreux patients. Dépistage, diagnostic, orientation, prise en charge, toutes ces étapes ont été impactées de manière significative.

Des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Montpellier et de l’Institut du Cancer de Montpellier ont évalué les conséquences du premier confinement sur la prise en charge du cancer colorectal en France. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue JAMA. Ces derniers sont sans appel, ils montrent pour la première fois que la charge tumorale – c’est-à-dire l’étendue de l’atteinte cancéreuse – était plus élevée chez les patients qui ont reçu leur diagnostic de cancer colorectal après le premier confinement. Les chercheurs continuent actuellement leurs investigations, en étudiant les données liées au second confinement.

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?

Jusque-là l’analyse des effets délétères de la pandémie sur la prise en charge des cancers s’appuyait sur des modèles mathématiques. Ici, les effets sont concrètement objectivés. Ils soulignent l’importance de maintenir les programmes de dépistage, de diagnostic précoce, ainsi qu’une communication adaptée pour minimiser les craintes des patients liées à l’accès aux structures de soins en période de pandémie.

Principaux résultats

Au total, 80 patients atteints de cancer colorectal métastatique (48 hommes et 32 femmes) ont été inclus dans l’étude à partir des 18 centres investigateurs. Parmi ces sujets, la moitié avaient bénéficié d’un diagnostic de cancer colorectal métastatique avant le confinement, et l’autre moitié après celui-ci.

La charge totale d’ADN tumoral circulant a été utilisée comme biomarqueur de la charge tumorale de ces individus. Les mesures les plus élevées reflétaient les charges tumorales les plus importantes, et donc les cancers les plus évolués associés à une probabilité plus réduite de survie.

Les résultats montrent une charge tumorale statistiquement plus importante chez les patients diagnostiqués après le confinement par rapport à ceux diagnostiqués avant : 119,2 ng/mL versus 17,3 ng/mL.