Dépression pharmaco-résistante du sujet âgé : augmentation de dose ou changement de molécule ?
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Cet essai réalisé en ouvert montre que l’augmentation de dose d’un traitement par aripiprazole s’avère plus efficace qu’un passage au bupropion pour améliorer le bien-être psychologique de sujets âgés souffrant de dépression pharmacorésistante.
- Le nombre de rémissions obtenues par cette stratégie est également plus important que celui obtenu avec un switch du traitement existant vers le bupropion.
- Le nombre de rémissions obtenues par une augmentation de doses du bupropion est similaire à celui obtenu en augmentant les doses d’aripiprazole, mais avec un risque de chute plus élevé.
- Chez les patients non répondeurs à ces différentes stratégies, l’ajout de lithium ou un switch vers la nortriptyline apportent une légère amélioration, avec des résultats similaires.
Méthodologie
Réalisé en ouvert, l’essai a inclus des adultes de 60 ans et plus souffrant de dépression pharmaco-résistante. Au cours d’une première phase de 10 semaines, les sujets étaient randomisés en 3 groupes pour recevoir une augmentation de dose du traitement existant par aripiprazole (groupe aripiprazole), par bupropion (groupe bupropion), ou passer du traitement existant au bupropion (switch bupropion).
Les patients qui ne répondaient pas aux traitements de première phase ou qui y étaient inéligibles (notamment ceux qui étaient déjà sous l’une de ces deux molécules) passaient directement en phase 2 de l’essai. Ils étaient alors randomisés en deux groupes. Dans l’un, du lithium était ajouté à leur traitement existant (groupe lithium). Dans l’autre, les sujets passaient de leur traitement existant à la nortriptyline (groupe switch nortriptyline), sur 10 semaines également.
Le critère principal d’évaluation était l’évolution du bien-être psychologique évalué par deux sous-scores de la National Institutes of Health Toolbox Emotion Battery concernant les émotions positives et la satisfaction de vie.
Principaux résultats
Entre l’inclusion et la fin de la phase 1 (n=619), le bien-être psychologique a été augmenté de 4,83 [3,28-6,38], 4,33 [2,76-5,91] et 2,04 [0,43-3,66] points dans les trois groupes aripiprazole, bupropion et switch bupropion respectivement.
La différence entre le groupe aripiprazole et le groupe switch bupropion était significative, atteignant 2,79 points [0,56-5,02] en fin de phase 1 (p=0,014). En revanche, celle entre les groupes bupropion et switch bupropion, et celle entre le groupe aripiprazole et bupropion, ne l’étaient pas.
En fin de phase 2 (n=248), l’amélioration du bien-être psychologique a été de 3,17 [1,12-5,22] points dans le groupe lithium et de 2,18 [0,10-4,26] dans le groupe switch nortriptyline, sans différence significative entre les deux groupes.
En phase 1, une rémission a pu être obtenue chez 28,9% des patients du groupe aripiprazole, 28,2% de ceux du groupe bupropion et 19,3% de ceux du groupe switch bupropion. En phase 2, elle concernait 18,9% des patients du groupe lithium et 21,5% de ceux du groupe switch nortriptyline.
Sur le plan de la sécurité, le risque relatif de chute était moins important dans le groupe aripiprazole que dans le groupe bupropion (RR 0,59 [0,38-0,92], p=0,02). En phase 2, le risque de chute était similaire dans le groupe lithium et dans le groupe switch nortriptyline.
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