Dépistage du cancer pulmonaire : les médecins généralistes sont-ils au point ?
- Résumé d’article
À retenir
- Un peu moins d’un tiers des médecins généralistes interrogés connaissaient l’intérêt du scanner à faible dose pour le dépistage du cancer du poumon.
- Une immense majorité d’entre eux prescrivaient encore des radiographies thoraciques alors qu’il s’agit d’une technique de dépistage inappropriée.
- Plus de 9 médecins généralistes sur 10 interrogés seraient favorables à la mise en place d’un dépistage organisé du cancer pulmonaire utilisant le scanner à faible dose chez des sujets répondant à des critères d’âge et de consommation de tabac élevée.
Pourquoi est-ce important ?
Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en France et le taux de survie à 5 ans n’est que de 20%. Pourtant, une détection précoce du cancer permettrait d’augmenter ce taux de survie à 80%. Plusieurs études ont montré que l’usage du scanner thoracique à faible dose (ou tomodensitométrie ou TDMfd) pourrait contribuer à diminuer la mortalité globale. L’étude pilote DEP P80, menée en 2016, a apporté la preuve de la faisabilité du dépistage en incluant 228 médecins généralistes du département de la Somme (Hauts-de-France) qui ont demandé la réalisation de 949 scanners pulmonaires à faible dose. Ce dépistage a permis de diagnostiquer un cancer du poumon chez 2,7% des sujets, dont 68% à un stade localisé. En l’absence d’un dépistage organisé du cancer du poumon, l’étude présentée ici a l’intérêt d’évaluer les connaissances et les pratiques des médecins généralistes, piliers du parcours de soins lors de dépistages opportunistes versus un projet pilote encadré.
Méthodologie
Cette étude observationnelle a décrit les pratiques de dépistage via un questionnaire transmis à 1.013 médecins généralistes exerçant dans la région des Hauts-de-France. L’étude avait pour objectifs d’évaluer les connaissances et les pratiques des médecins généralistes de cette région concernant le dépistage du cancer du poumon par scanner à faible dose. Elle devait ensuite comparer ces pratiques avec celles de médecins généralistes du département de la Somme ayant participé à l’expérimentation de dépistage et de leurs confrères du reste de la région.
Principaux résultats
Au global, 190 médecins généralistes ont répondu (soit 18,8% des médecins contactés, âge moyen 52 ans). Bien qu’une immense majorité des médecins généralistes ignoraient l’intérêt potentiel du dépistage organisé du cancer du poumon par scanner à faible dose, plus de 7 sur 10 avaient déjà proposé le dépistage de ce cancer de manière opportuniste. Près de la moitié (49,5%) de l’ensemble des médecins ayant déjà proposé un dépistage tenaient compte des antécédents tabagiques et de l’âge de l’individu.
Face à un individu asymptomatique, âgé de plus de 55 ans ayant fumé au moins 30 paquets-années, 40% des médecins proposaient une radiographie pulmonaire et 36,3% un scanner thoracique, pour lequel seulement la moitié spécifiaient « faible dose ». Ainsi, seuls 18% de la population globale des médecins prescrivaient un scanner à faible dose (n=34/190).
Parmi les médecins travaillant dans le département de la Somme, 61% avaient participé à l’étude pilote DEP KP80 sur le dépistage du cancer pulmonaire. Ceux-là avaient une meilleure connaissance de l’intérêt du scanner à faible dose dans le cadre du dépistage précoce du cancer pulmonaire, et proposaient plus souvent un dépistage par cette technique (61,1% versus 13,4%).
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