Délai retardé avant l’initiation d’un traitement par insuline grâce à l’ertugliflozine

  • Nathalie BARRÈS
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Chez des patients diabétiques de type 2 (DT2), atteints d’athérosclérose et naïfs d’insuline, un traitement quotidien par ertugliflozine permet de retarder significativement le délai d’initiation d’un traitement par insuline.
  • Chez ce même profil de patients mais traités par insuline, l’ertugliflozine permet de réduire significativement la probabilité de devoir augmenter la dose d’insuline de 20% ou plus.
  • Ces résultats ont été obtenus sans pour autant que l’incidence des hypoglycémies n’ait augmentée.

Pourquoi est-ce important ?

Les résultats de cette étude viennent conforter l’intérêt de l’ertugliflozine, qui est un inhibiteur du cotransporteur 2 du sodium-glucose (iSGLT2), pour retarder l’initiation de l’insuline et l’augmentation des doses d’insuline tout en étant bien toléré.

Cela vient conforter les résultats obtenus avec l’empagliflozine et donc plus globalement l’intérêt de cette classe.

Méthodologie

Cette étude multicentrique, randomisée, menée en double aveugle, contrôlée versus placebo, a inclus des patients atteints de diabète de type 2 et d’athérosclérose, naïfs ou non de traitement par insuline à l’inclusion. Les patients recevaient quotidiennement 5 mg ou 15 mg d’ertugliflozine ou un placebo. Le délai avant initiation d’un traitement par insuline (pour les patients naïfs) et le délai avant une augmentation de 20% ou plus de la dose d’insuline de base (pour ceux déjà sous insuline à l’inclusion) étaient évalués, ainsi que l’incidence des hypoglycémies sur un suivi moyen de 3,5 ans. 

Principaux résultats

Au total, 8.246 patients diabétiques et atteints d’athérosclérose ont participé à l’étude VERTIS CV (eValuation of ERTugliflozin efficacy and Safety CardioVacular). Ils avaient une durée moyenne de diabète de 13,0 ans et une HbA1c moyenne de 8,2%.

Parmi eux, 53% étaient naïfs de traitement par insuline à l’inclusion (n=4.348). À la 18e semaine de traitement, la diminution moyenne de l’HbA1c était de -0,75% sous ertugliflozine 5 mg ou 15 mg versus -0,25% sous placebo. Le délai d’initiation de l’insuline était significativement amélioré de 30% et 36% pour ceux traités par ertugliflozine 5 mg ou 15 mg respectivement, par rapport à ceux sous placebo (hazard ratio (HR) pour l’ertugliflozine 5 mg 0,70 [0,58-0,84] et pour l’ertugliflozine 15 mg 0,64 [0,53-0,78]). Il fallait en moyenne 399 jours pour atteindre 10% de nouvelles initiations d’insuline pour les patients traités par ertugliflozine 5 mg, et 669 jours pour ceux traités par ertugliflozine 15 mg. Le délai moyen avant initiation de l’insuline était ainsi retardé jusqu’à 1,8 ans chez les patients sous traitement actif versus placebo.

Pour les patients qui recevaient de l’insuline à l’inclusion, à la 18e semaine de traitement, la variation moyenne d’HbA1c était de -0,70% pour le groupe traité par ertugliflozine 5 mg ou 15 mg, versus -0,22% sous placebo. D’autres analyses ont montré que le délai d’augmentation de plus de 20% de la dose d’insuline de départ était significativement réduite chez ceux traités par ertugliflozine 5 mg (-38%) et ertugliflozine 15 mg (-49%), HR respectifs de 0,62 [0,52-0,75] et 0,51 [0,41-0,62]).

L’évaluation de l’incidence des hypoglycémies n’a montré aucune augmentation pour les patients traités par ertugliflozine par rapport aux autres.

Financement

Cette étude a été financée par Merck Sharp & Dohme.