Déclin cognitif prématuré chez les sujets HIV

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Il existe un vieillissement cognitif prématuré chez les personnes vivant avec le VIH.
  • Contrairement à ce qui était attendu, une étude montre que ce vieillissement accéléré ne semble pas en lien avec la charge virale ou le traitement antirétroviral, ni même avec l’âge, mais résulterait plutôt de l’effet de comorbidités multiples plus fréquentes dans cette population.
  • Les auteurs concluent qu’au-delà de la suppression de la charge virale, ces patients nécessitent une surveillance et une prise en charge plus étroite des comorbidités.

Pourquoi est-ce important ?

L’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH a fortement progressé et tend à rejoindre aujourd’hui celle de la population générale. Des éléments de plus en plus nombreux suggèrent que le fait de vieillir avec le VIH augmente davantage le risque de comorbidités et de troubles cognitifs par rapport à la population générale. La confirmation de cette trajectoire de vieillissement accéléré dans cette population requérait une étude longitudinale de grande ampleur.

Méthodologie

L’étude CHARTER a procédé à une évaluation complète des fonctions cognitives de personnes vivant avec le VIH sur une période de 12 ans. À l’inclusion, les sujets bénéficiaient d’une évaluation cognitive globale (Global Deficit Score (GDS) reflétant la tendance et la sévérité des troubles cognitifs à partir d’une batterie de tests standards) dans l’un des 6 centres du programme CHARTER (CNS HIV Antiretroviral Therapy Effects Research) aux États-Unis et étaient stratifiés en fonction de leur âge en fin de suivi (< ou ≥60 ans). Les effets de l’âge, et de l’interaction de l’âge en fonction du temps sur la cognition, ont été évalués au regard des capacités cognitives attendues à âge identique en population générale. La capacité à prédire la trajectoire neurocognitive des patients sur cette période de 12 ans, en fonction de leurs comorbidités médicales et psychiatriques a également été examinée.

Principaux résultats

Au final, 402 personnes vivant avec le VIH ont été suivies et évaluées (âge moyen 43,5 ans, 76,4% d’hommes, 73,9% sous traitement antirétroviral à l’inclusion).

Au cours des 12 années de suivi, le nombre de patients suivant un traitement antirétroviral et de suppression de la charge virale a augmenté dans les deux groupes d’âge, avec le bénéfice escompté sur la charge virale et le taux de CD4.

Les comorbidités médicales et psychiatriques ont également augmenté dans les deux groupes.

Et un déclin cognitif légèrement supérieur à celui attendu par rapport à l’âge a également pu être observé, sans différence significative entre les deux groupes d’âge (GDS pour l’ensemble des participants de -0,28, déviation standard 0,064).

Le déclin cognitif n’était pas lié aux caractéristiques de la maladie ou du traitement, mais pouvait en revanche être prédit à partir de la présence de certaines comorbidités, notamment le diabète, l’hypertension, les maladies pulmonaires chroniques, la fragilité, les douleurs neuropathiques, la dépression et des antécédents de consommation de cannabis.