CROI 2020 – La rémission fonctionnelle du « patient de Londres » vis-à-vis du VIH a été confirmée à 30 mois
- Caroline Guignot
- Conference Report
Messages principaux
- Une rémission fonctionnelle vis-à-vis du VIH avait été rapportée lors de la CROI 2019 pour le «patient de Londres» 18 mois après une greffe de cellule souches. Elle vient d’être confirmée à 30 mois de suivi.
- Cette rémission à long terme est réalisable en utilisant des protocoles de chimiothérapie adaptés associés à une procédure de transplantation allogénique de cellules souches hémopoïétiques (allo-HSCT) sans irradiation corporelle totale.
- Les données de suivi à 30 mois montrent que les tests ELISA restent positifs, soulignant qu’ils ne peuvent pas être utilisés comme marqueur d'une guérison, à l’inverse de l’évaluation de l’avidité des anticorps vis-à-vis de différentes protéines virales.
Résultats clés
À 30 mois, aucun virus détectable n'a été retrouvé au niveau de l'intestin, des ganglions lymphatiques, du sang, du sperme ou du liquide céphalorachidien.
À 21 mois et après interruption surveillée du traitement antirétroviral (analytical treatment interruption ou ATI), le patient a présenté une réactivation du virus d'Epstein-Barr (EBV) mais pas d'infections opportunistes.
Le nombre de lymphocytes T CD4+ a atteint 430 cellules/µL à 28 mois (soit 23,5% du total des lymphocytes T), avec un rapport CD4/CD8 égal à 0,86. Par ailleurs, 30 mois après l'ATI, la charge virale VIH-1 restait inférieure à la limite de détection (<1 copie/ml).
À partir d’un échantillon de liquide séminal prélevé à 21 moins, le taux de VIH-1 est également inférieur à la limite de détection dans le plasma séminal (<12 copies/ml) et dans les cellules (<10 copies/106 cellules). La recherche d’ADN VIH-1 a aussi été négative au niveau du rectum, caecum, côlon sigmoïde, et échantillons d'iléon terminal à 22 mois. Enfin, le liquide céphalorachidien analysé à 25 mois ne montrait pas d’anomalies.
Selon la modélisation mathématique réalisée par les auteurs de cette étude, la probabilité de guérison définitive est de 98% en cas de chimérisme du donneur égal à 80% des cellules cibles du VIH et est supérieur à 99% lorsque ce chimérisme atteint 90%.
La publication des résultats dans le Lancet a été accompagnée d’un commentaire dans lequel son auteure, Jennifer Zerbato (Université de Melbourne, Royal Melbourne Hospital, Australie) remarque qu’il faudra cependant "plus qu’une poignée de patients guéris du VIH pour vraiment comprendre la durée du suivi nécessaire et le risque de rebond tardif de la réplication du virus".
Design de l’étude
- Étude de cas (toujours en cours) d’un patient unique, avec modélisation mathématique évaluant la probabilité de rémission (guérison) à vie du VIH.
- Aucun financement déclaré.
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