CPLF 2022 - Asthme sévère : impact du mépolizumab et du benralizumab sur le traitement de fond
- Caroline Guignot
- Actualités Congrès
Dans le cadre du congrès de la Société française de pneumologie (CPLF) qui s’est tenu à Lille du 21 au 23 janvier 2022, une session dédiée à l’Asthme et aux Allergies a été l’occasion d’évaluer dans quelle mesure les anticorps monoclonaux (Acm) anti-IL-5 -mépolizumab, benralizumab- peuvent aider à réduire la charge médicamenteuse. Pour mémoire, ils sont indiqués dans le traitement de fond additionnel de l'asthme sévère à éosinophiles non contrôlé malgré des corticostéroïdes inhalées (CSI) à fortes doses associés à un β-2 agoniste inhalé de longue durée d’action (LABA).
Mépolizumab : données rétrospectives en vie réelle
Si son efficacité et son innocuité ont été décrites dans les essais cliniques ou les études en vie réelle, aucune donnée n’était jusqu'alors disponible sur la façon dont le mépolizumab peut faire évoluer le recours aux CSI. Ce sujet a été traité à travers une analyse rétrospective de données de bases de santé américaine relatives à des patients ≥12 ans ayant initié un traitement par mépolizumab, soit 351 patients (62% de femmes, âge moyen 52,1 ans), ayant reçu en moyenne 10,7 injections de mépolizumab sur 12 mois. Sur cette période, le bilan est contrasté car si la moitié d’entre eux est restée sous CSI forte dose, l’autre moitié a pu les réduire ou les arrêter pendant un certain temps et seuls 4% ont pu les arrêter sur la totalité des 12 mois. A noter que le taux des patients sous CSI forte dose a diminué progressivement et s’est poursuivi sur 24 mois, et que le taux de ceux ayant pu arrêter les CSI pendant au moins un trimestre augmentait parallèlement.
Benralizumab : extension de l’étude pivot ANDHI
L’étude ANDHI avait étudié l'effet du benralizumab sur le contrôle de l’asthme et la qualité de vie de patients souffrant d'asthme sévère non contrôlé avec un phénotype éosinophile. Une période d’extension en ouvert était prévue, qui a été présentée lors du congrès. Les adultes éligibles sélectionnés pour participer à l’étude, en ouvert, pouvaient réduire les traitements de fond s’ils atteignaient un contrôle suffisant de leur asthme, et étaient pour cela suivis régulièrement durant 56 semaines. Ainsi, il est apparu que la réduction d’au moins un traitement de fond était possible pour 53,3% de ceux qui n’étaient pas dépendants aux CSO (corticoïdes oraux) (soit 208 sur 390 patients) et pour 72,6 % de ceux qui avaient un asthme contrôlé à la fin de l’étude (soit 130 sur 179 patients). De même, parmi ces deux groupes de patients, ceux recevant de fortes doses de CSI a diminué de 62% à 36,4% pour les premiers et de 63,1 à 25,1% pour les seconds. Enfin, parmi les 99 patients CSO-dépendants, les trois quarts ont atteint une dose inférieure ou égale à 5 mg/j et la moitié ont pu être totalement sevrés à l’issue de la période de suivi.
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