COVID long et troubles psychiatriques comorbides
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Des troubles psychiatriques, et notamment des troubles anxieux, dépressifs ou de stress post-traumatique peuvent coexister avec des symptômes prolongés de COVID-19, qu’il faut savoir reconnaître.
- La survenue de ces troubles dans ce contexte ne modifie pas la prise en charge, mais nécessite d’être attentif à certains points de vigilance.
Pourquoi est-ce important ?
La pandémie de COVID-19 a contribué à une dégradation de la santé mentale partout dans le monde et l’enquête CoviPrev de Santé Publique France l’a confirmé dans la population française, en particulier chez les jeunes et les plus précaires. Les symptômes anxieux et dépressifs sont plus fréquents chez les patients ayant des symptômes prolongés après un épisode de COVID-19 (environ 15% des patients hospitalisés et 30% de ceux non hospitalisés). Aussi, le 6 avril dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis une fiche visant à optimiser le diagnostic et la prise en charge de ces troubles psychiatriques.
Diagnostics différentiels en cas de symptômes prolongés
Les troubles psychiatriques les plus souvent retrouvés chez les patients ayant des symptômes prolongés du COVID-19 sont les troubles anxieux, les troubles de stress post-traumatiques et les troubles dépressifs. En particulier, des troubles anxieux doivent être envisagés en cas de « fatigue, troubles de concentration et d’attention, palpitations, oppression thoracique, sueurs, tremblements, douleurs musculaires, sensation de suffocation, nausées, diarrhée, engourdissements ou picotements, étourdissements, vertiges » ; et des troubles dépressifs en cas de : fatigue, perte d’appétit, troubles du sommeil, troubles de concentration et d’attention. Ces symptômes peuvent toutefois exister en dehors de ces troubles.
Les aspects psychologiques du COVID long
Si l’étiologie des troubles psychiatriques associés aux symptômes prolongés de la COVID-19 reste mal comprise, le traumatisme associé au vécu de la maladie (détresse respiratoire, séjour en USI, …), la maladie ou la perte de proches peut y avoir contribué. Par ailleurs, la méconnaissance et l’absence de traitement spécifique de ce syndrome de COVID long peuvent générer un sentiment de perte de contrôle et d’impuissance. Sans compter que la plainte du patient peut parfois être remise en question tant dans le milieu familial que professionnel. Le retentissement physique (symptômes) et psychologique (vécu) peut être important dans ces deux domaines.
Prise en charge
La HAS préconise une prise en charge « multidisciplinaire et mutidimensionnelle ». Psychothérapie et traitement pharmacologique s’adressent aux patients dont les troubles psychiatriques ont un impact significatif sur la vie quotidienne, tant en durée qu’en intensité (à distinguer d’une simple réaction adaptative). Le fait que les troubles anxieux, dépressifs ou post-traumatiques surviennent dans le cadre de symptômes prolongés après un épisode de COVID-19 ne modifie pas la prise en charge. La reprise progressive d’une activité physique adaptée doit être encouragée. Et lorsque des symptômes cognitifs sont présents, des alternatives non médicamenteuses aux traitements anxiolytiques ou hypnotiques peuvent être envisagées pour éviter une possible aggravation. À l’inverse, ces troubles peuvent être améliorés par la mise en place d’un traitement antidépresseur lorsqu’il existe des troubles dépressifs comorbides.
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