COVID-19 : Vers un dispositif national de priorisation des tests RT-PCR

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a pris acte des difficultés rencontrées par le dispositif français de dépistage du SARS-CoV-2 par tests PCR nasopharyngés. Pour lui, leur règlement constitue une urgence : l’accès plus difficile aux tests pour les personnes prioritaires compromet gravement la lutte contre la transmission virale. Aussi a-t-il pris l’initiative d’une concertation avec les représentants des biologistes médicaux, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le Collège de la médecine générale (CMG), la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), la Direction générale de la santé (DGS), Santé publique France (SPF) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF). Le résultat est une proposition très pragmatique pour réaliser les prélèvements et la délivrance des résultats en 48 heures maximum.

Définir des publics prioritaires

Elle repose sur trois éléments. En premier lieu, une définition rigoureuses des cas prioritaires pour un test RT-PCR :

- personnes munies d’une prescription médicale,

- personnes identifiées comme symptomatiques,

- personnes identifiées comme contacts de cas avérés,

- professionnels de santé et aides à domicile au contact de patients fragiles.

Sont donc exclues du dispositif toutes les autres personnes, y compris celles dans des situations délicates (avant hospitalisation programmée, déplacements ou exercice professionnel hors professions de santé, avant visite à un parent vulnérable, un déplacement touristique, etc). Le texte demande une réflexion concernant « la situation des personnes qui nécessitent rapidement une hospitalisation ou une entrée en institution, pour qui l’absence de test préalable disponible peut entraîner une perte de chance. »

Une plateforme de programmation dédiée

En second lieu, il est proposé une généralisation adaptée aux réalités locales de la plateforme de programmation de rendez-vous existant en Île-de-France. Fonctionnant 7 jours sur 7, de 9h à 20h, elle repose sur un centre d’appel, joignable uniquement par : 

  • un médecin prenant en charge un patient symptomatique, 

  • les plateformes de Contact tracing de l’Assurance maladie,

  • les services de l’ARS (Agence régionale de santé) pour des cas contacts, 

  • un médecin identifiant un professionnel de santé dont l’activité et les circonstances nécessitent la réalisation d’un test. 

Les demandes de particuliers ne sont pas prises en compte. Le centre reçoit l’appel du médecin, recueille par son intermédiaire les coordonnées de la personne pour laquelle un rendez-vous doit être obtenu et contacte le laboratoire le plus proche du domicile de celle-ci. La date et l’heure du rendez-vous sont directement confirmées au patient par le laboratoire. Une plateforme numérique est envisagée.

Des lieux et/ou des horaires dédiés

En troisième lieu, le texte prend acte qu’il « n’est pas réaliste de refuser la réalisation du test une fois que les patients non prioritaires sont déjà présents sur site. Aussi, des créneaux horaires ou des sites spécifiques de prélèvements accessibles uniquement aux patients auxquels un rendez-vous a été attribué via la plateforme seront organisés. »

Médecins prescripteurs et traitants seront informés des prises de rendez-vous. Enfin, « les engagements et responsabilités des acteurs mobilisés doivent être organisés et lisibles. »

Des tests salivaires ou immunologiques pour les patients asymptomatiques 

Dans le cadre de la course de vitesse contre le COVID-19, la HAS (Haute Autorité de Santé) vient de rendre un avis positif pour l’utilisation des tests virologiques (RT-PCR) sur prélèvement salivaire, ainsi que pour leur remboursement, chez les personnes symptomatiques, bien qu’ils soient « un peu moins sensibles que le prélèvement nasopharyngé. » Elle préconise de les réserver aux personnes pour qui celui-ci est difficile, voire impossible. En revanche, elle ne les recommande pas chez les personnes asymptomatiques, chez qui ils sont « très peu performants. » Il en va de même pour les tests immunologiques, qui “plus rapides que les tests RT-PCR, pourraient désengorger les laboratoires en réduisant les délais pour se faire tester et recevoir ses résultats.”