COVID-19 : vacciner les enfants limite les syndromes inflammatoires multi-systémiques

  • Caroline Guignot
  • Actualités Médicales
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Si l’infection par le SARS-CoV-2 est moins grave chez l’enfant, elle peut conduire à la survenue de syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) dans les 4 à 6 semaines après l’infection, même asymptomatique. Dans près de la moitié des cas, sa survenue impose une hospitalisation.

À l’été 2021, l’explosion du variant Delta, plus contagieux, a fait craindre une augmentation des cas de PIMS dans la population pédiatrique, qui n’était pas ou peu vaccinée, notamment les moins de 12 ans. Aussi, le Ministère de la Santé et Santé publique France ont mis en place une veille sanitaire avec le GFRUP (Groupe Francophone de Réanimation et d'Urgences Pédiatrique) afin d’analyser prospectivement tous les sujets admis en réanimation pédiatrique avec un COVID-19. Elle s’appuie sur le réseau PICURe (réseau des services de réanimation pédiatrique) qui regroupe 42 services français de réanimation pédiatrique, soit 400 lits. Depuis, Santé Publique France dispose d’un outil d’analyse prospective des cas en temps réel. Depuis le début de la surveillance, ce sont près de 900 cas qui ont ainsi été recensés.

Les données de septembre et octobre 2021 ont été publiées dans le JAMA en décembre dernier et présentées par François Angoulvant, pédiatre à l’hôpital Robert Debré (AP-HP), à l’occasion d’un point presse dédié à la santé des enfants durant la pandémie, organisé par l’ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales). «Nous avons bien observé une vague de PIMS liée au variant Delta ; mais la plupart ont touché des enfants qui n’avaient reçu aucune dose de vaccin. » En effet, la publication rapporte un total de 107 enfants hospitalisés pour PIMS entre septembre et octobre 2021, dont 31% étaient des adolescents éligibles à la vaccination (ouverte aux plus de 12 ans à partir de l’été 2021). Parmi eux, 88% ont été admis en réanimation pédiatrique, dont aucun n’avait reçu un schéma vaccinal complet, 7 avaient reçu 1 dose et les 26 restants aucune injection vaccinale.

Qu’en est-il depuis l’arrivée du variant Omicron ? « La vague des PIMS qui lui sont liés est encore récente, il faut donc rester prudent », explique François Angoulvant. « Cependant, il semble que la fréquence et la sévérité des PIMS liés à ce variant soient moins importantes et que la majorité des cas soit encore recensée chez les jeunes non vaccinés. » Ces données sont corroborées par celles d’autres pays occidentaux. Quant aux séquelles, elles restent rares, « principalement de type cardiovasculaire. Il faut cependant également noter des séquelles psychiatriques, avec notamment des troubles du stress post-traumatique, souvent associé au contexte parfois dramatique dans lequel les enfants ont été transférés. »