COVID-19 : vaccination des femmes enceintes
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
L’Académie de médecine a fait le point sur les connaissances actuelles concernant les femmes enceintes et l’infection par le SARS-CoV-2.
La transmission du virus est « rare et sans conséquence » par voie intra-utérine. Elle n’est pas démontrée pour le lait maternel. Après l’accouchement, la transmission mère-enfant est peu probable si les mesures barrière (masque et gel hydroalcoolique) sont correctement appliquées.
En revanche, la grossesse semble bien être un facteur aggravant du COVID-19. Ainsi, une étude rétrospective des CDC américains (Centers for Disease Control and Prevention) ayant porté sur plus de 450.000 femmes atteintes d’une forme symptomatique de la maladie a montré que « le taux d'admission en unité de soins intensifs, de ventilation invasive, d'oxygénation par membrane extracorporelle et de décès est plus élevé chez les femmes enceintes que chez les femmes non enceintes en âge de procréer. » Le risque d’accouchement prématuré est multiplié par trois. Le risque de formes sévères de COVID-19 est augmenté chez les femmes enceintes ayant un facteur associé à un risque accru de morbidité maternelle (notamment âge supérieur à 35 ans, surpoids, obésité, hypertension artérielle, diabète) au cours de la grossesse.
L’infection de la mère par le SARS-CoV-2 induit une protection du nouveau-né vis-à-vis du virus : elle est liée au transfert d’anticorps IgG à travers le placenta ainsi que par le lait maternel.
Bien que les données d’efficacité et de sécurité des trois vaccins actuellement autorisés soient partielles les concernant, il faut noter qu’aucun événement indésirable grave n’a été rapporté chez les femmes enceintes. De plus, les études faites chez l’animal ont montré que ces vaccins n’avaient aucun effet nocif sur la gestation, le développement fœtal et post-natal et la fertilité.
En conséquence, l’Académie de médecine fait un certain nombre de recommandations :
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La grossesse étant un facteur de risque de forme grave de COVID-19, il faut protéger chaquefemme enceinte de toute source potentielle de contamination.
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Toute femme enceinte exposée au risque d’infection par le virus (professionnellement ou familialement) ou atteinte d’une comorbidité (âge supérieur à 35 ans, IMC supérieur à 25 et hypertension artérielle, notamment) doit être vaccinée contre le SARS-CoV-2.
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L’allaitement doit être préservé chez les femmes vaccinées ou infectées par le SARS-CoV-2 au cours de leur grossesse.
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La vaccination n’est pas une raison pour différer ou interrompre une grossesse.
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