COVID-19 - Une origine génétique ou immunologique de certaines formes graves
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Grâce à une collaboration internationale coordonnée par une équipe française (Inserm, Université de Paris, AP-HP), la présence de formes graves de COVID-19 chez certains patients commence à recevoir une explication, génétique et immunologique. Elle rendrait compte également de la plus grande prévalence de ces formes chez les sujets âgés.
Dans un premier travail, paru dans Nature en 2020, les chercheurs avaient montré qu’au moins 3 à 4% des formes sévères avaient une origine génétique et que de 10 à 11% d’entre elles s’expliquaient par la présence d’auto-anticorps dirigés contre l’IFN 1, première ligne de défense contre le SARS-CoV-2 par blocage de sa réplication.
Dans un deuxième travail, paru dans deux articles de Science Immunology, ils ont montré qu’une plus forte proportion de formes sévères (de 20 à 25%) pourrait avoir une origine génétique ou immunologique. En séquençant le chromosome X de 1.202 patients masculins ayant fait une forme grave (inclus dans 400 centres de recherche de 38 pays), ils ont identifié une modification « perte de fonction » au niveau du gène TLR7 chez 16 patients (1,3%). Or, ce gène joue un rôle majeur dans la production d’IFN 1. Ces 16 patients avaient un déficit de production d’IFN 1. Il était plus fréquent chez les patients de moins de 60 ans (1,8%).
Les chercheurs ont également mis en évidence chez 15 à 20% des patients ayant des formes sévères de COVID-19 la présence d’auto-anticorps visant les IFN 1 à des taux plus bas que ceux examinés dans leur travail précédent. Puis en comparant les données de plus de 34.000 patients sains, ils ont constaté la présence d’auto-anticorps dirigés contre les IFN 1 chez nombre d’entre eux, mais avec une distribution remarquable : ils sont très rares (de 0,2 à 0,5%) avant 65 ans puis leur fréquence augmente exponentiellement avec l’âge, 4% entre 70 et 79% ans, 7% entre 80 et 85 ans. Les raisons de cette augmentation sont inconnues. Mais elle pourrait expliquer en partie que l’âge soit un facteur de risque de forme grave de COVID-19.
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