COVID-19 sévères : diminution d’un tiers de la mortalité à 28 jours sous corticoïdes
- Sterne JAC & al.
- JAMA
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une méta-analyse a évalué la mortalité toutes causes confondues à 28 jours des patients atteints d’une forme sévère de COVID-19 après administration de corticoïdes. L’analyse poolée de 7 essais randomisés prospectifs menés sur les cinq continents, soit environ 1.700 patients, montre une diminution significative de 33% de la mortalité à 28 jours sous corticoïdes, et tout particulièrement sous dexaméthasone.
Principaux résultats
Les patients recevaient soit un corticoïdes (dexaméthasone, l’hydrocortisone ou méthylprednisolone en systémique, n=678 patients), soit un traitement habituel ou un placebo (n=1.025).
Au total, 1.703 patients ont été inclus (âge médian 60 ans, 29% de femmes). Le risque de biais concernant les données de mortalité a été jugé faible pour 6 essais, et quelques inquiétudes sur la méthode de randomisation ont été portées sur le 7e essai. Cinq des sept essais ont analysé la mortalité à 28 jours, un la mortalité à 21 jours et un celle à 30 jours.
Globalement, 222 décès ont été enregistrés parmi les 678 patients qui ont reçu un corticoïde et 425 parmi les 1.025 qui ont reçu un soin standard ou un placebo (odds ratio 0,66 [0,53-0,82], p<0,001, I2 15,6%, p=0,31). Ceci correspond à un risque de mortalité absolue toutes causes confondues de 32% sous corticoïdes contre 40% sous traitement standard ou placebo.
Le risque de décès était significativement diminué de 36% sous dexaméthasone (3 essais, 1.282 patients et 527 décès, OR 0,64 [0,50-0,82], p<0,001), soit un risque absolu de 30% sous dexaméthasone contre 40% chez les patients sous traitement standard ou placebo.
En revanche, le risque de décès n’était pas significativement modifié chez les sujets traités par hydrocortisone ou méthylprednisolone.
Parmi les patients inclus, un nombre important ont reçu une ventilation mécanique à la randomisation (1.459 versus 144 qui n’en ont pas reçu). La mortalité sous corticoïdes était plus faible chez ces derniers patients.
Sur le plan de la tolérance, 64 évènements indésirables ont été rapportés chez 354 sujets sous corticoïdes (n=6 essais) et 80 évènements chez 342 patients sous traitement standard ou placebo. Cependant, certains évènements indésirables n’ont été catégorisés en événements graves et non graves, ce qui amène un doute sur la qualité du recueil de ces données. Ces analyses ne permettent pas de suggérer que les doses les plus élevées de corticoïdes soient associées à un bénéfice plus important par rapport aux faibles doses.
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