COVID-19 : quelle protection 6 à 8 mois après une infection ?
- Boyton RJ & al.
- Lancet
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
En 2020, environ 4 millions de Danois ont réalisé près de 10,6 millions de tests PCR COVID-19. À partir des données recueillies, il a été établi que l’immunité naturelle contre le SARS-CoV-2 serait d’environ 80% six mois après une première infection chez les moins de 65 ans. Celle-ci tomberait à 47% pour les individus plus âgés. Ces résultats confortent l’intérêt d’administrer un boost vaccinal chez les sujets qui ont déjà été infectés et en particulier chez les 65 ans et plus.
Pourquoi ces résultats sont-ils intéressants ?
Malgré l’abondance de données recueillies depuis un peu plus d’un an maintenant, le calcul du risque de réinfection reste un élément difficile à évaluer. L’arrivée des variants complexifie d’autant le sujet.
Méthodologie
Cette étude observationnelle danoise a permis de recueillir les données individuelles de sujets ayant bénéficié de tests PCR en 2020. À partir ce celles-ci, le taux des sujets infectés durant la première vague de l’épidémie à SARS-CoV-2 (mars-mai 2020) et réinfectés au cours de la seconde vague (septembre-décembre 2020) a été mesuré.
Résultats
Au cours de l’année 2020, les capacités d’utilisation des tests ont rapidement augmenté au Danemark. En fin d’année, 10% de la population étaient testés en moyenne chaque semaine. Au cours de la première vague 533.381 sujets ont bénéficié d’un test PCR (taux de positivité 2,20%) et 525.339 ont été suivis durant la seconde vague. Ceux qui ont été testés positifs entre les deux vagues et ceux qui sont décédés avant la seconde vague ont été exclus du suivi. Lors de la seconde vague, 3,48 millions de personnes ont été testés et 4,32% ont été déclarés positifs.
Parmi les sujets qui avaient été testés positifs lors de la première vague, 0,65% ont de nouveau eu un test positif lors de la seconde. Ainsi, les chercheurs ont estimé que le taux de protection contre la réinfection au SARS-CoV-2 était de 80,5% (risque relatif 0,195 [0,155-0,246]). Ces données ont été confrontées à celles d’une cohorte alternative constituée d’individus ayant un test positif et qui avaient ou non déjà été infectés au moins 3 mois auparavant. Les taux de protection des individus de cette cohorte alternative se sont révélés être similaires à ceux de la cohorte précédemment décrite (risque relatif ajusté 0,212 [0,179-0,25]). Des analyses complémentaires réalisées sur la cohorte alternative ont montré qu’environ 47,1% des sujets de 65 ans et plus n’étaient pas de nouveau réinfectés. Aucune différence entre les sexes ou en fonction du temps (protection sur 3-6 mois de suivi versus ≥7 mois) n’a pu être mise en évidence. Ces données confortent qu’il est possible de décaler la vaccination pour ceux qui ont déjà contracté la COVID-19 et souligne l’importance d’un boost vaccinal en particulier pour les 65 ans et plus.
Limitation
Les modifications des comportements de vie n’ont pas été évaluées, or elles peuvent avoir eu un impact sur le risque d’infection lors de la première et seconde vague.
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